Au cours du XXe siècle, et contrairement aux siècles précédents où les traitements médicinaux reposaient exclusivement sur des produits multicomposants issus de sources naturelles et notamment de plantes, des générations de scientifiques occidentaux ont cherché à isoler des molécules capables d’agir sur des cibles précises (enzymes, récepteurs, protéines…). Cette recherche de sélectivité a conduit à la découverte d’agents particulièrement efficaces comme des anticancéreux (paclitaxel, docétaxel…), des inhibiteurs de la pompe à protons (R-lansoprazole) ou des inhibiteurs de la tyrosine kinase du récepteur de l’EGFR (géfitinib). Mais, cette quête de « la molécule miracle » est-elle adaptée face à des pathologies qui nécessitent souvent des associations de traitements (VIH, tuberculose, cancer, athérosclérose, syndrome métabolique…), s’interrogent les auteurs. Permet-elle de bénéficier de la vaste ressource que constitue le règne végétal ? En effet, les expérimentations conduites pour isoler « la » molécule active du ginkgo, du millepertuis, du ginseng ou de la valériane ont échoué car l’efficacité thérapeutique de ces plantes semble résider dans la synergie de leurs différents composés chimiques.
Pour les auteurs, l’unique recherche de « la molécule miracle » constitue une perte de chance. Le paradigme doit changer et, pour cela, les agences de santé et, en particulier, l’agence européenne (EMA – European Medicine Agency), doivent faire évoluer leur processus d’enregistrement. En effet, selon les auteurs, les contraintes réglementaires actuelles ne permettent pas le développement de produits nouveaux et innovants d’origine naturelle.
Source : Minghetti P et al. Innovation in phytotherapy : is a new regulation the feasible perspective in Europe ? Planta Med 2016 ; 82 : 591-5.
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