L’ÉTÉ aura été placé sous le signe de la mobilisation. Début juillet, les trois syndicats d’officinaux appelaient les confrères à entamer une grève des gardes et des urgences. Motif de la fronde : l’échec des négociations avec les pouvoirs publics sur l’évolution de la rémunération des pharmaciens. Lancées fin mai, les discussions sur la revalorisation de la marge devaient aboutir avant la fin du mois de juin. Mais le ministère de la Santé tarde à arbitrer et le 1er juillet, contrairement à ce qui avait été annoncé, pas la moindre amorce de piste n’est proposée aux organisations syndicales. Pendant ce temps, l’économie des officines continue de se dégrader (voir notre article en page 2). D’où la colère des syndicats qui décident alors de passer à l’action.
Toujours rien de concret.
Le gouvernement tente de calmer le jeu et fixe une nouvelle rencontre avec les représentants de la profession le 20 juillet. Mais toujours rien de concret n’est mis sur la table, si ce n’est une nouvelle date de réunion, le 15 septembre. « Le ministère a changé de braquet. Le mouvement de grève des pharmaciens l’a contraint à accélérer son calendrier de la rentrée dans le but de reprendre les négociations », indique la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) au lendemain de la réunion. « Nos objectifs demeurent inchangés », ajoute le syndicat, à savoir la modification de l’arrêté de marge afin de mieux répartir les efforts entre les acteurs de la chaîne du médicament et la préparation du volet économique de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST). L’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) demande pour sa part d’introduire plus de linéarité dans la marge, afin que les entreprises pharmaceutiques retrouvent rapidement de la croissance. Malgré la reprise du dialogue avec les pouvoirs publics, la FSPF et l’UNPF restent fermes et appellent à poursuivre la grève des gardes tant que des propositions significatives ne leur auront pas été soumises.
Au lendemain de cette réunion avec les représentants du ministère, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), à l’inverse, demande à ses troupes de cesser le mouvement. Pour elle, maintenir cette action jusqu’au 15 septembre est inutile et inefficace pour peser sur les négociations. En revanche, le syndicat propose à tous les pharmaciens de se préparer pour une mobilisation en septembre avant la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2011 au conseil des ministres et le débat parlementaire. Depuis le 10 août, l’organisation professionnelle invite les confrères à répondre à une enquête* afin « de connaître les besoins du terrain et d’alimenter ainsi les futures négociations ».
Tensions syndicales.
La décision de l’USPO provoque l’ire des deux autres organisations syndicales. « Un syndicat minoritaire de pharmaciens d’officine vient d’appeler à l’arrêt de la grève des gardes et urgences, lance ainsi la FSPF. On peut s’interroger sur ses réelles motivations politiques et sur sa conception de la défense professionnelle. Le repli de ce syndicat ne remet toutefois pas en cause un mouvement qui n’a, dans les faits, jamais été relayé ni mis en œuvre dans les quelques départements qui lui sont agrégés ». Et pan sur le bec. L’UNPF est encore plus virulente : « Les motifs invoqués plus faux ou fallacieux les uns que les autres montrent de la part de ce syndicat une complaisance, vis-à-vis du gouvernement, contraire aux intérêts de tous les pharmaciens d’officine ». Quoi qu’il en soit, malgré cette apparente divergence, tous semblent d’accord sur l’urgence de solutions économiques pour le réseau officinal. Rendez-vous le 15 septembre.
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