Il fallait rénover l’hôtel particulier du XVIIIe siècle dans lequel le maître s’était installé en 1908, davantage pour exposer et recevoir que pour travailler (ce qu’il faisait dans son atelier de Meudon, en région parisienne). En 1916, l’hôtel Biron était devenu le musée Rodin, lorsque le sculpteur (mort en 1917) avait donné à l’État la totalité de ses collections.
Avec une approche chronologique, le nouveau parcours, ouvert sur le processus de création (salles sur l’assemblage, la fragmentation, l’agrandissement), fait la part belle aux esquisses, renvoyant les plâtres ou terres cuites aux bronzes et marbres de tous les grands chefs-d’œuvre (« Saint Jean Baptiste », « Ève », « l’Homme qui marche », « le Penseur », « les Bourgeois de Calais », « la Porte de l’Enfer »), à l’exposition au Pavillon de l’Alma pour l’Exposition universelle de 1900 et aux nombreux portraits dus à sa réputation internationale.
Le musée évoque également son apprentissage auprès de Carrier Belleuse, ses peintures, son environnement personnel, avec ses amis, le peintre Jean-Paul Laurens, et ses élèves, Bourdelle et Falguière, le collectionneur d’antiques et de tableaux de Monet, Van Gogh, Munch. Une salle est consacrée à son aimée Camille Claudel, d’autres aux monuments à Victor Hugo et à Balzac, à Eugène Carrière, avec qui il partageait l’amour des femmes et de leur représentation. Une salle retrace d’après photos la manière dont il avait aménagé l’hôtel, mêlant des œuvres antiques à ses propres créations, posées sur des socles ou à même le sol.
Avec une scénographie aux tons chauds, réalisée avec l’aide de la fondation Cantor, la plus grande collection privée de Rodin, ce sont près de 600 pièces, sur un fonds de 30 687, qui sont mises en scène. Seize millions d’euros ont été nécessaires pour cette rénovation, dont la moitié financés par le musée, qui est seul à détenir le droit de fonte de pièces originales, dans une limite prescrite par Rodin lui-même.
Un seul bémol face à cette très belle réalisation, la présentation des salles et les cartels sont succincts, sans doute pour ne pas gâcher l’esthétique de l’ensemble. L’audioguide est le bienvenu pour apprécier au mieux cette vision beaucoup plus globale du sculpteur.
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