UNE SALLE de théâtre, deux comédiens et un texte savoureux qu’il a adapté avec son auteur, cela suffit à Polanski pour faire une belle démonstration de mise en scène. Mise en scène, donc en abyme, d’un metteur en scène qui auditionne une comédienne pour une adaptation du livre de Sacher-Masoch « la Vénus à la fourrure ». Un jeu où le dominant et le dominé changent en permanence de rôle, un ping-pong verbal et corporel réglé au millimètre. De quoi réfléchir – rire, en l’occurrence – sur les relations homme-femme, créateur-créature, metteur en scène-actrice.
C’est d’autant plus jouissif qu’Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric sont en grande forme. La première (épouse de Polanski depuis 1989) passe avec une incroyable aisance de la familiarité frôlant la vulgarité d’une actrice habituée aux rebuffades à la distance sophistiquée de la femme fantasmée par Sacher-Masoch et le metteur en scène. Mathieu Amalric, grand admirateur de Polanski, auquel il ressemble un peu, est d’un grand naturel, moins cabotin qu’on aurait pu le craindre, dans le rôle du manipulateur pris à son propre piège.
Cela faisait longtemps que Roman Polanski rêvait de faire un film avec seulement deux acteurs. En fait depuis son premier film, « le Couteau dans l’eau », en 1962, qui en comptait trois ! Un défi à relever pour que cela ne ressemble pas à du théâtre filmé et que le spectateur, habitué au matraquage d’images et de sons, ne s’ennuie pas. Mission très bien accomplie.
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