QUELLE meilleure adresse, pour une pharmacie, que d’être située « rue des pharmaciens » ? Si les officinaux n’ont guère le pouvoir de changer les noms des rues dans lesquelles ils sont installés, les entreprises situées dans des quartiers neufs ont plus de facilités pour le faire, à l’image du grossiste coopératif allemand Noweda qui, en un an, a réussi à faire rebaptiser ainsi les rues où se trouvent trois de ses quinze succursales régionales. Installées dans des zones d’activité aux noms sans grande originalité, ces succursales deviennent bien plus parlantes lorsqu’elles se trouvent « rue des pharmaciens », estiment les pharmaciens coopérateurs de Noweda, qui ont persuadé les maires des communes concernées de leur donner cette nouvelle dénomination. Après une succursale au Brandebourg et une autre en Bavière, c’est au tour de la succursale du groupe en Sarre de se trouver depuis quelques jours, dans une « rue des pharmaciens », prolongation jusque-là anonyme d’une autre rue de son quartier.
Mais les amateurs de toponymie, perspicaces et aidés il est vrai par les cartes et la géolocalisation de Google, ont élargi la recherche de « rue des pharmaciens » (Apothekerstrasse) à l’ensemble de l’Allemagne. Ils ont découvert qu’elle possède en tout dix rues de ce nom, dont l’une, à Esslingen près de Stuttgart, abrite d’ailleurs l’une des plus anciennes pharmacies du pays, fondée au XVe siècle. Les « rue de la pharmacie » sont par ailleurs assez nombreuses dans les centres des petites villes allemandes. La France, toujours selon les cartographies Google, est moins bien dotée dans ce domaine : on ne trouve qu’une seule « Rue des pharmaciens », à Bischwiller en Alsace, mais on compte quatre « Rue de la Pharmacie », dont une seule, à Nasbinals en Lozère, possède effectivement une pharmacie à cette adresse.
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