CHAQUE printemps, sur les contreforts de l’Himalaya, c’est le même phénomène. Des milliers d’élèves désertent brusquement l’école pour se lancer dans la fructueuse cueillette du champignon de saison, la « yarchagumba ». Mais au terme de la récolte il ne sera question ni d’omelette goûtue, ni de poêlées au doux fumet. Car le champignon de l’Himalaya n’est qu’un très lointain cousin du cèpe et de la girolle. Ophiocordyceps sinensis, aussi appelé « champignon chenille » ou yarsagumbu (littéralement, ver d’hiver, plante d’été) en tibétain, est un champignon ascomycète de la famille des cordycipitacées. Originaire du plateau tibétain cette espèce est plus connue pour ses qualités médicinales que culinaires. Utilisée au Tibet depuis plus de 500 ans comme tonifiant, ou pour traiter des personnes présentant certaines affections cardiaques et rénales, elle est aussi réputée aphrodisiaque, d’où son nom de « Viagra de l’Himalaya ».
La semaine dernière, 8 000 élèves ont donc fait l’école buissonnière pour partir en quête du précieux champignon. Il faut dire que le « Viagra de l’Himalaya » se négocie parfois jusqu’à près de 20 000 euros le kilo ! Au fil des années, au Tibet, la « yarchagumba » est ainsi devenue la source la plus importante de revenus en espèces pour les régions rurales. Le champignon contribuant pour 40 % au revenu annuel des ménages locaux, constituait 8,5 % du PIB en 2004. La production annuelle sur le plateau tibétain est estimée à une centaine de tonnes. Quant à la valeur médicale du « Viagra de l’Himalaya », aucune étude sérieuse n’a permis à ce jour de l’objectiver. Ce qui n’empêche pas les herboristes chinois d’admirer l’excellent équilibre entre le yin et le yang qui caractérise, selon eux, ce champignon magique.
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