Le président de la République a en fait annoncé deux choses importantes : une réflexion stratégique de son gouvernement pour mieux adapter notre corps expéditionnaire aux tâches qu'il doit accomplir dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme ; et en même temps, il a demandé à ses alliés, plus spécialement les Européens, d'apporter leur contribution à cet effort de guerre.
L'opération Barkhane, naguère appelée Serval, a été lancée en août 2014 par le président François Hollande. Elle a obtenu des résultats incontestables, notamment en arrêtant net l'invasion du Mali par les forces djihadistes venues de Libye et en « nettoyant » la région montagneuse au Nord-Est du Mali où se cachaient de nombreux combattants djihadistes. M. Hollande lui-même s'est impliqué avec détermination dans cette démarche. S'il a été souvent contesté pour ses mesures de politique intérieure, son initiative a été saluée en France et à l'étranger.
M. Macron, pour sa part, a confirmé la présence sur zone d'un corps expéditionnaire français, composé de 4 500 hommes et a poursuivi les combats. Plus de cinq ans ont passé qui nous ont valu des pertes, alors que, officiellement, la France est en paix. Pacifier une région, celle du Sahel, qui comprend le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad et s'étend sur un territoire aussi vaste que l'Europe, est une gageure. La perte de treize soldats en une seule fois est donc devenue l'occasion de réfléchir à une stratégie qui réponde aux principales questions : pourquoi combattons-nous au Sahel, dans quel but, avec quels résultats et pour combien de temps ?
Un effort de persuasion
Il est temps maintenant de donner des réponses à ces questions. Mais l'idée de prendre la poudre d'escampette, de plier armes et bagages et de rentrer en France ne constitue pas une solution viable. Si les gouvernements des pays du Sahel applaudissent nos efforts, ils tardent à mettre sur pied une force multinationale qui remplacerait les soldats français. En outre, la présence militaire de la France semble de plus en plus mal ressentie par les populations locales, probablement parce qu'elle leur rappelle des souvenirs de l'époque coloniale. C'est pourquoi la rencontre entre M. Macron et M. Stoltenberg a une importance cardinale : il serait en effet plus logique et plus efficace que plusieurs pays s'associent aux militaires français. Cela « dénaturaliserait » l'ensemble des forces présentes, ce qui contribuerait à apaiser les populations, mais surtout sur les plans tactique et stratégique, il serait plus facile de lutter à 20 000 contre les terroristes que de laisser 4 500 hommes parcourir de vastes espaces.
Cela implique, pour M. Macron, un effort de persuasion auprès des nations européennes au moins aussi ardu que les combats qui ont lieu dans le Sahel. En réalité, les Européens ne bougeront que si la chancelière allemande, Angela Merkel, approuve l'idée de partage entre les armées européennes et donc, une participation de l'Allemagne. Ce ne sera pas une tâche aisée. Divers sujets opposent le président à la chancelière qui, affaiblie sur le plan intérieur, n'ose pas relancer l'économie allemande en favorisant la consommation (bien qu'elle ait accumulé des surplus budgétaires), et ne voudra sans doute pas entraîner son pays dans la guerre après 75 ans de pacifisme invétéré. Cela dit, la perte de deux hélicoptères français renforce la thèse de M. Macron qui, il n'y a pas longtemps, a estimé que « l'OTAN est en état de coma profond ». Le mot lui a été reproché dans le monde entier, mais c'était le meilleur moyen de dénoncer l'isolationnisme croissant des États-Unis et d'en mesurer les conséquences. Au Sahel, la France ne défend pas que sa sécurité, elle défend aussi celle de l'Union européenne et, à un moindre degré, celle des États-Unis.
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