DU SAUPOUDRAGE. Ce jugement syndical est à la fois vrai et inacceptable. Quand l’État vient en aide à une quinzaine de millions de Français (au moins), que peut-il faire d’autre que du saupoudrage ? On conviendra sans barguigner que pour les classes pauvre et moyenne, le secours apporté par l’État n’est pas bouleversant ; il ne changera certainement pas leur condition. Sur le plan politique, Nicolas Sarkozy a par ailleurs reconnu qu’il devait faire un geste inspiré par les revendications et non dicté par les dogmes. Il s’était prononcé (et avec lui tout le gouvernement) contre la relance par la consommation pour des raisons qui ont été abondamment décrites. Il n’en a pas moins donné un coup de pouce au pouvoir d’achat, tout en écartant la hausse du SMIC qui se serait rapidement traduite par la faillite de nombreuses PME et un accroissement du chômage.
Les syndicats, qui ont « exigé » que la question de la Guadeloupe soit incluse dans le sommet social, sont sortis sceptiques de la réunion à l’Élysée. Ils maintiennent la journée de mobilisation du 19 mars. Prévisibles comme ils sont, ils ne suprennent personne. La réponse à la crise n’est ni la grève, ni le don d’argent, ni des hausses de circonstance, mais la remise en marche des circuits financier et économique. L’obstination syndicale, le rejet de réformes qui restent indispensables, le retour de la lutte des classes, la dénonciation de tous les patrons qui n’établit pas la distinction entre les bons et les mauvais, la crainte que le NPA de M. Besancenot inspire à la gauche parlementaire, les alternatives irréalistes présentées par l’opposition, le réflexe pavlovien qui consiste à dénoncer tout ce que fait M. Sarkozy, que ce soit bon ou non, et en définitive l’idée peu brillante que si ça vient de lui, ce ne peut être que mauvais, tout cela risque de conduire à une crise de régime. Une crise que la France ne mérite d’aucune manière car elle s’en sort mieux que la plupart des autres pays grâce à un filet social dont personne ne nie plus qu’il est le bienvenu en ces temps d’oblitération de l’économie.
Fidèle à lui-même, le président a cru bon d’apparaître une fois de plus à la télévision pour démontrer aux Français que son action est positive. Il l’a fait avec didactisme et clarté, certes en énonçant beaucoup de chiffres, mais ces chiffres donnaient une idée générale de l’ampleur de l’effort fourni par le gouvernement. Il ne faut jamais oublier que n’importe quel gouvernement marcherait, en l’occurrence, sur une corde raide, avec d’un côté l’abîme de la crise et de l’autre le gouffre des déficits et de la dette. Le fameux « saupoudrage », c’est de l’argent que la France n’a pas gagné et qu’elle va donc emprunter. Ne pourrait-on pas dire au moins que M. Sarkozy sait assouplir une doctrine et faire, quand il le faut, le contraire de ce qu’elle lui dicte ?
Des responsabilités collectives.
Le chef de l’État tente de projeter l’image d’une droite compassionnelle que les syndicats et la gauche politique rejettent. Mais aujourd’hui, et personne ne le dit ni ne l’écrit, les mesures du pouvoir vont plus loin en matière de pouvoir d’achat que celles du plan socialiste. En outre, M. Sarkozy répète que son plan contient des mesures de fond qui permettront au pays de mieux être préparé à un retour de la croissance. Car cette crise finira un jour et nous ne devons, entre-temps, perdre ce que nous avons de compétitivité. Hélas, qui entend Sarkozy ? Il avait la possibilité de choisir la facilité, d’imprimer des billets et de payer les pauvres en monnaie de singe. Bien entendu, celui qui ne mange pas à sa faim se moque de la nature de l’argent qu’il reçoit, bien entendu il ne va pas assister à des cours de macroéconomie pour comprendre ce que fait le gouvernement, bien entendu, il y a de la souffrance en France. Mais est-ce qu’un jour, dans ce pays, on admettra qu’un gouvernement élu démocratiquement dispose d’un mandat populaire et qu’il doit prendre des responsabilités collectives où chaque individu ne se retrouve pas nécessairement ?
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