La vague de chaleur exceptionnelle de l’été 2003 a entraîné une surmortalité estimée à près de 15 000 décès entre le 1er et le 20 août 2003 (+60 %). Depuis cet épisode, la France a mis en place un plan national canicule, dont l’objectif est de réduire les impacts sanitaires des vagues de chaleur.
Ce plan est mis en œuvre chaque été depuis 2004 et a aidé à limiter la surmortalité à moins de 10 % pour la majorité des épisodes caniculaires qui ont suivi (2006, 2015, 2016 et 2017), et n'ayant jamais dépassé les + 50 %. Toutefois, restons vigilants, car aucune canicule aussi intense que celle de 2003 n’est encore survenue depuis en France. Mais « avec le changement climatique, nous n’éviterons pas, dans un avenir proche, un ou plusieurs épisodes caniculaires équivalents, voire pires », évoque le Pr Jean-Louis San Marco, professeur de médecine à l'université de Marseille, dans un éditorial du « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » du 5 juin consacré aux impacts sanitaire des canicules. Heureusement, depuis 2003, « nous avons appris à nous défendre et nous sommes organisés, ajoute-t-il. Et surtout, nous connaissons mieux le fonctionnement de la transpiration, nous savons l’entretenir quand c’est possible et surtout la remplacer quand elle s’effondre, chez les plus âgés. »
Un outil de rafraîchissement
En effet, les températures inhabituellement élevées peuvent se révéler dangereuses. Déjà, le manque de compensation hydrique immédiate d’une personne qui transpire, exposée à une forte chaleur, peut déboucher sur une déshydratation. Cette complication a pratiquement disparu (sauf chez les ouvriers travaillant en extérieur chez qui il faudra être vigilants) depuis que l’on incite à population à boire.
En revanche, la transpiration s’épuise au bout de 48 heures de stimulation ininterrompue chez les personnes les plus âgées : à partir de 65 ans chez la femme, et de 75 ans chez l’homme. « Nous ignorions cela en 2003, et les seniors ont payé cette ignorance du prix fort », évoque Jean-Louis San Marco. Aujourd'hui, nous savons qu'il existe un outil de rafraîchissement particulièrement simple et efficace : placer de l’eau sur la peau et l'aider à s’évaporer avec un léger courant d’air (ventilateur). Le problème reste que les personnes les plus vulnérables et isolées sont incapables de procéder elles-mêmes à cette défense simple. « Il importe donc de les recenser et de les protéger : les déplacer vers un logement frais, refroidir leur lieu de vie, leur fournir un soutien extérieur. Mais ces trois solutions, qui sont la clé du succès, sont difficiles à mettre sur pied », analyse le professeur.
Outre la surveillance des tableaux d’hyperthermie, il faudra également porter une attention aux tableaux d’hyponatrémie, qui peuvent être dus à une réhydratation abusive chez des sujets soufrant d’hyperthermie. Il s’agit donc de savoir de quoi souffre une personne âgée en mauvais état : déshydratation ou hyperthermie, et lui appliquer le traitement adapté.
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