ON VEUT BIEN admettre que Jean-François Copé, après un accord avec les fillonnistes sur le résultat du scrutin qui le donnait vainqueur, n’ait aucune envie de céder son fauteuil. On veut bien croire que François Fillon se soit senti floué par « l’oubli » de trois circonscriptions (Mayotte, la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna), encore que ses lieutenants aient eu tout le loisir de vérifier si elles avaient été incluses dans le comptage des voix, ce qu’ils n’ont pas fait. On veut bien reconnaître que l’ancien Premier ministre accepte mal de reconnaître sa défaite alors qu’il était le favori et que M. Copé, le challenger, soit ravi d’une minuscule avance qui l’a grisé, bien qu’elle fût inexistante. Hélas, les deux ont préféré leur intérêt particulier à une cause plus grande, l’unité de la droite. De ce point de vue, ils sont tous deux disqualifiés.
Ce que risque l’UMP, c’est le dépeçage. Il se produira nécessairement si des militants UMP quittent leur parti pour adhérer à un autre. Lequel ? Pour les plus centristes, ce sera l’UDI de Jean-Louis Borloo, éternel rêveur dont le rêve se concrétise dans le malheur d’une droite dont il fut l’un des tout premiers représentants. Pour ceux qui haïssent la gauche, l’immigration et les impôts, ce sera plutôt le FN qui ne cache guère sa joie. D’autres, peut-être, iront rejoindre François Bayrou. Le président du MoDem, qui, depuis les élections, dirige un parti fantôme, se retrouve revigoré par les divisions de l’UMP. Il devine sans difficulté que François Hollande, harcelé par les Verts, par le PC et par les mélenchonistes, cherche une porte de sortie, songe à une autre majorité, envisage de s’allier avec lui. Du coup, M. Bayrou, jamais acculé au désespoir, trouve dans la conjoncture politique la justification du combat qu’il mène en vain depuis au moins une demi-douzaine d’années. Il vous l’avait bien dit : son analyse était bonne, il fallait un peu de patience, il va enfin peser sur la vie politique.
À la recherche de têtes nouvelles.
Fillon et Copé ont ouvert la boîte de Pandore. La tragédie a une origine simple : l’égalité de leurs scores. Il n’y a pas d’élection à 50/50 qui n’ouvre une crise politique majeure. On l’a vu en 2000 quand le président des États-Unis a été élu moins par le peuple que par la Cour suprême. Ce « choc des égaux » à l’UMP a consommé deux personnalités non dépourvues d’idées et de talent, mais auxquelles, selon nous, le parti doit maintenant refuser la présidence. On dit, un peu vite, que la scission du mouvement, moins alimentée par les deux protagonistes de l’affaire, que par leurs conseillers, qui cherchent à conserver leurs chances d’obtenir ultérieurement des postes de pouvoir, favorise Alain Juppé (pas sûr du tout) ou même Nicolas Sarkozy qui, pour autant qu’il soit intéressé par un comeback, doit d’abord écarter la menace que la justice fait peser sur lui. On tire des plans sur la comète. La droite a cinq ans devant elle, et elle est capable, dans ce laps de temps, de faire émerger des têtes relativement nouvelles.
En revanche, si elle ne veut pas périr dans les semaines qui viennent, l’UMP doit retrouver impérativement son unité. M. Copé devrait le comprendre : il n’est pas en mesure de trouver un accord avec les fillonnistes. La semaine écoulée, avec ses rebondissements grotesques, le prive de tout pouvoir de persuasion. Pour rassembler la droite, en l’absence momentanée de M. Sarkozy, il faut un autre homme. M. Juppé, président de l’instance collégiale chargée de distribuer la justice ? Seulement s’il renonce à toute ambition présidentielle. Encore faut-il que les deux belligérants acceptent son verdict.
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