L’OMNIPRÉSENCE du chef de l’État en France et à l’étranger montre certes qu’il est inépuisable, elle ne se traduit pas par une remontée de sa cote de popularité. En partie, cet échec apparent est dû à un chômage persistant qui, mois après mois, continue de progresser alors que nous bénéficions de ce qu’il est convenu d’appeler l’alignement des planètes, taux d’intérêt très bas, énergie bon marché, baisse de l’euro. Nous avons enregistré 0,6 % de croissance au premier trimestre, et les organismes statistiques affirment qu’elles pourrait atteindre au moins 1,2 % en 2015, et 1,7 en 2016. Pour l’instant toutefois, il n’y a pas de créations d’emplois et, dans leurs prévisions les plus optimistes, les instituts économiques pensent que la décrue du chômage n’interviendra pas avant la fin de l’année. Enfin, la Cour des comptes a encore émis des réserves sur la réduction du déficit budgétaire, lequel devrait être de 3,8 % cette année. Selon elle, il pourrait déraper cette année parce que les économies prévues sur la dépense publique sont insuffisantes. Attention : la France bénéficie de taux exceptionnels et, s’ils remontent, le remboursement des intérêts sera plus élevé.
François Hollande se heurte aussi à une quadrature du cercle politique. Il a « gauchisé » son action en diminuant les impôts pour les moins fortunés et en accordant bientôt une augmentation aux fonctionnaires ; il prétend qu’après le redressement (dont personne ne perçoit la réalité), le temps de la redistribution est arrivé.
La fronde prend de l’ampleur.
Paroles dangereuses qui servent seulement son projet de reconquérir la gauche mais que démentent la loi Macron et la façon dont elle est adoptée. Les frondeurs et l’extrême gauche ne sont pas dupes qui dénoncent, en termes virulents, l’action gouvernementale et se focalisent sur Manuel Valls qui représente à leurs yeux le pire de ce que la gauche puisse faire. M. Hollande, mercredi dernier, recevait Jean-Vincent Placé, François de Rugy, Barbara Pompili et Emmanuelle Cosse, tous Verts et tous disposés à participer au gouvernement de Manuel Valls. Mais Europe Écologie-les-Verts est un mouvement divisé, tenu tant bien que mal par Cécile Duflot, pour qui toute coopération avec M. Valls est une forfaiture. En même temps, quelques frondeurs songent à quitter le PS, comme l’a fait le député du Morbihan, Philippe Noguès, le gouvernement a perdu la majorité absolue à l’Assemblée, la droite a gagné trois élections partielles sur quatre l’autre dimanche. L’écartèlement entre une politique économique sociale-libérale et les efforts purement verbaux pour récupérer des hommes et femmes politiques en colère contre cette politique suffit à montrer les limites de l’exercice.
Non seulement M. Hollande n’est pas sorti des difficultés et devra jouer une partie serrée en 2017, mais son Premier ministre n’est pas certain que l’autoritarisme et le courage dont il a fait preuve ces dernières semaines font de lui l’espoir de la gauche pour une échéance présidentielle plus ou moins éloignée. Il n’a pas conquis la gauche, il l’a objectivement affaiblie. En forçant la main des contestataires, il ne les a pas soumis, il les a aliénés. Ils sont là, ils n’ont pas changé d’idée, ils cherchent à former une majorité différente, eux aussi avec les Verts, Jean-Luc Mélenchon et le PC. Ils feront tout, à court terme ou à long terme, pour empêcher M. Valls de mettre en place un PS différent, celui-là même dont il voudrait changer le nom.
Dans ce tableau, l’opposition ne joue qu’un rôle mineur. Pourtant, sans qu’elle se soit vraiment rassemblée, sans que son horizon soit dégagé des incertitudes, sans qu’elle ait encore dit sur quel programme elle va se réunir, on voit, au rythme des partielles, que l’électorat choisit la droite et non le Front national. Le danger pour M. Hollande c’est que, en 2017, il ne soit pas présent au second tour.
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