La sollicitation de clientèle est-elle admise ?
Prétendre que le Code de la santé publique interdit au pharmacien la sollicitation de clientèle est inexact. La sollicitation de clientèle est inhérente à tout exercice commercial. Si ce code lui interdit bien de solliciter des commandes auprès du public, il ne condamne la sollicitation de clientèle uniquement si cette dernière utilise des moyens contraires à la dignité de la profession, notion qui comporte à l’évidence une certaine part de subjectivité.
Qu’est-ce qu’un procédé « contraire à la dignité de la profession » ?
La notion de dignité de la profession marque la frontière entre ce que le pharmacien peut faire et ce qu’il ne peut pas faire. Le Code de la santé publique ne précise pas ce qui est digne ou indigne. Cette notion, floue et évolutive, est laissée à l’appréciation du juge disciplinaire, généralement saisi par un confrère qui se plaint du procédé utilisé, de décider si ce dernier est conforme ou non à la dignité de la profession. Ce même critère de dignité de la profession affecte la sollicitation de clientèle par le biais des vitrines de l’officine.
Quels messages peuvent être diffusés en vitrine ?
Les vitrines peuvent être utilisées pour promouvoir une animation, signaler une promotion, diffuser un message de santé publique, mettre en avant son ADN. Les accroches tapageuses et les messages publicitaires agressifs sont déontologiquement incorrects. Par exemple, les affiches publicitaires surdimensionnées par rapport à la taille de la vitrine, les bandeaux fluorescents pour annoncer « Les prix les plus bas » ou « Prix justes ».
À l’intérieur du point de vente, la distribution de flyers est-elle autorisée ?
Oui, à condition que ces flyers servent à promouvoir un conseil, un message de prévention ou d’éducation sanitaire. Le flyer ne doit pas revêtir un caractère publicitaire, ni déclencher l’achat d’un médicament. Aucune publicité sur les produits et leurs prix ne peut être indiquée.
Peut-on proposer des cartes de fidélité ?
Bien que la plupart des commerces proposent ces cartes, le Code de la santé publique les interdit en pharmacie, et cela même si elles ne visent que des produits de parapharmacie. Les cartes de fidélité sont incompatibles avec le principe déontologique du « libre choix du pharmacien ».
Quelles sont les animations autorisées ?
Différentes thématiques peuvent être déclinées, à condition de rester dans le prolongement de l’activité de l’officine. Les animations insolites et sans rapport avec l'exercice de la pharmacie ne sont pas admises par la doctrine ordinale.
Comment promouvoir une animation ?
La publicité d’une animation doit être limitée au point de vente, à l’intérieur de la pharmacie et en vitrine. Elle est également possible sur les comptes Facebook et Instagram de la pharmacie, ces derniers étant assimilés aux vitrines. En revanche, les invitations, prospectus, affiches dans les commerces environnants, et autres encarts dans la presse locale sont incompatibles avec l’article R.4235-22 du Code de la santé publique selon lequel, « il est interdit aux pharmaciens de solliciter la clientèle par des procédés et moyens contraires à la dignité de la profession ».
Une pharmacie peut-elle être citée dans un journal de presse grand public ?
La liberté de la presse permet au journaliste de citer une pharmacie. En revanche, le pharmacien ne doit pas avoir un rôle actif afin de ne pas être taxé de publicité déontologiquement interdite. La chambre de discipline recherchera un faisceau d’indices pour établir dans quelle mesure le pharmacien a contribué à la rédaction de l’article avec l’objectif de promouvoir son point de vente. La déontologie fixe la ligne de conduite pour ne pas être relégué sur le banc de touche !
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