À droite, on a cru bon d’ajouter aux critiques sur le contenu de la réforme proposée par la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, des attaques personnelles auxquelles Nicolas Sarkozy a lui-même contribué. Aussitôt, le gouvernement, Manuel Valls en tête, a décidé d’afficher son soutien à la ministre, ce qui est naturel, mais aussi de la victimiser, choix fréquent à gauche et qui tend à faire accroire que Mme Vallaud-Belkacem ferait l’objet d’une cabale xénophobe, le mot a été employé par plusieurs leaders socialistes. D’une part, il est souhaitable que la gauche accepte le combat politique sans prétendre, en toute occasion, qu’il masque des intentions inavouables de l’opposition. D’autre part, et même si la ministre n’élève pas la voix et reste plutôt modérée dans ses propos, elle sait très bien se défendre. Elle a seulement dérapé quand il s’en est prise aux « pseudo-intellectuels » qui contestent son projet, jetant ainsi le discrédit sur des hommes comme Michel Onfray, Luc Ferry ou Régis Debray qui n’ont pas besoin de montrer leurs diplômes pour nous convaincre qu’ils sont au contraire d’authentiques intellectuels.
La ministre a fini par reculer puisqu’elle a soumis au Conseil supérieur de l’enseignement la partie de sa réforme qui réduit l’apprentissage du latin. La tension n’est pas retombée pour autant, même si François Bayrou a salué ce geste du gouvernement. Quoi qu’en dise la droite, qui jure qu’elle se bat contre un projet qu’elle juge destructeur, l’idée est de ne lâcher sur rien, de n’accorder au gouvernement aucun répit. Pourquoi ? Parce que Nicolas Sarkozy commence à se méfier de Hollande, de ses voyages à l’étranger, de sa rencontre avec Fidel Castro (qui dame le pion à Barack Obama), des paramètres de l’économie française, qui s’améliorent sensiblement, avec une croissance de 0,6 % pour le premier trimeste, le double de celle de l’Allemagne. Le président de la République entend, pour les deux ans restants de son mandat, d’en tirer le maximum, surtout en termes de popularité, grâce au rayonnement de sa diplomatie et aussi, du moins l’espère-t-il, grâce à une croissance qui finira bien, un jour ou l’autre, par créer des emplois.
Des paramètres défavorables.
Les économistes constatent néanmoins que l’investissement reste désespérément atone. Les prélèvements obligatoires et les dépenses publiques atteignent des records, 44,9 % du PIB pour les premières, 57,5 % pour les secondes. Les dérives de l’économie française ne sont donc pas corrigées par le pouvoir et les réformes qu’il propose masquent, en quelque sorte, celles qu’il se refuse à engager. Avant d’affaiblir l’enseignement des langues mortes et vivantes, il y avait peut-être quelque chose d’utile à faire en matière de redressement économique. La loi Macron, emblème d’un gouvernement enfin acquis à l’économie de marché, a été profondément révisée par le Sénat (dont la majorité est de droite) et le compromis traditionnel entre les deux chambres sera sans doute difficile à trouver. Mais le fait est que la loi Macron ne suffira pas à relancer l’économie, même si elle fait sauter quelques verrous.
L’opposition doit adopter une stratégie plus souple que celle de M. Sarkozy et surtout se concentrer sur l’essentiel, c’’est-à-dire sur ce que le gouvernement n’a pas encore fait et tarde à faire. M. Hollande rappelle à qui veut l’entendre que le CICE, donc la baisse des charges des entreprises, est en train de devenir totalement opérationnel et que les patrons commencent à en sentir les effets bénéfiques, mais l’enjeu est tel, les paramètres tellement défavorables, que l’économie a besoin d’un électro-choc . Gauche et droite doivent placer le redressement avec les échéances électorales.
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