LE NOMBRE de chômeurs a augmenté de plus de 45 000 en octobre et la France accablée a accueilli cette
information négative avec un silence qui témoigne de son fatalisme. Le gouvernement, par la voix de Michel Sapin, ministre du Travail, ne cache même pas que les chiffres ne s’amélioreront pas dans les mois qui viennent et les Français s’attendent à vivre en 2013 l’année économique et sociale la plus dure depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Encore François Hollande, dont les amis continuent à invoquer l’héritage laissé par Nicolas Sarkozy, même si c’est pour feindre qu’ils ne s’y réfèrent plus, n’est-il pas en mesure d’arrêter d’un coup de baguette magique la déperdition d’emplois, nourrie par une désindustrialisation commencée il y a une dizaine d’années, et dont les effets pervers sont ressentis aujourd’hui dans leur totalité. Mais pour le reste ? Jean-Marc Ayrault voulait un bel aéroport dans sa région de Nantes, il en a fait un abcès de fixation au sein de la gauche et se retrouve face à une fronde alimentée par de violents altermondialistes qui, certes, veulent l’annulation du projet, mais ont engagé en réalité une épreuve de force avec une gouvernance qu’ils considèrent comme aussi conservatrice que la précédente.
Une extrême gauche virulente.
Le chef de l’État ne doit pas le nier : si la droite agonisante ne le gêne guère, il a trouvé une opposition virulente sur sa gauche, avec les communistes et les mélenchonistes qui n’ont pas voté le projet de budget au Sénat, ce qui témoigne d’une radicalisation inquiétante même si la majorité socialiste à l’Assemblée nationale doit avoir le dernier mot, avec les syndicats qui jugent bien timide et inadaptée la politique antichômage de M. Ayrault, et avec une surenchère idéologique de l’ensemble de l’extrême gauche qui conduit les chômeurs et les actifs menacés à croire qu’il existe une solution alternative que le gouvernement n’a pas le courage d’adopter.
L’idée apparente de M. Hollande consiste à gérer ses ex-amis pourvu que ses ennemis soient à l’agonie. Il s’en sort de cette manière, mais provisoirement. Il a eu de la chance jusqu’à présent. La dégradation par Moody’s de la note française n’a donné lieu à aucune polémique en France. Il est vrai qu’elle n’a pas entraîné une hausse des taux d’intérêt et que ce n’est pas la première. Mais une opposition qui, habituellement fait feu de tout bois, n’a trouvé en elle aucune énergie pour attaquer le pouvoir sur ce sujet. Le mariage gay, thème explosif, a montré une fois de plus l’indécision du chef de l’État qui a d’abord imaginé qu’un maire pouvait, en conscience, refuser de marier des homosexuels, comme si, au fond, lui-même se posait des questions sur la pratique qu’il s’est engagé à rendre légale. Devant le tollé qu’il a déclenché, il a promptement reculé, donnant l’impression qu’il improvise ses politiques en fonction des mouvements de l’opinion. Qui, à part les homosexuels, lui en a tenu rigueur ? Sur les horaires scolaires, louvoiements identiques. Cinq jours, quatre jours de travail par semaine ? Quatre jours et demi, et application progressive étalée dans le temps. Salomon Hollande.
Ce que la droite ne fait plus, parce qu’une maladie mortelle la rend muette, l’opinion le fait. Les sondages la montrent méfiante, incrédule, hostile. C’est toute la classe politique qui pâtit des divisions à droite et des atermoiements à gauche. Faute d’être encadrée, ici par un projet sûr, solide et mis en œuvre sans ambages, là par un projet alternatif clair et structuré, la vox populi s’enflamme : chômeurs et salariés craignent le chômage à venir et se jettent dans les bras de la démagogie incendiaire d’un Mélenchon qui bâtit ses extraordinaires démonstrations sur des données inexactes ou fausses et propose des solutions susceptibles d’aggraver la crise. Le malheur des uns ne fait pas le bonheur des autres. M. Hollande a moins besoin d’un nouvel aéroport à Nantes que d’une politique efficace de l’emploi, d’une rénovation des mœurs que d’une politique économique pragmatique, de programmes indécis justes capables de satisfaire le plus grand nombre que d’engagements clairs offrant un espoir pour l’avenir.
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