« CE N’EST PAS FACILE », s’exclame le président de la République à propos de la réalisation des réformes. On s’en doutait. Mais il est chef de l’État et il a voulu l’être, lui qui admet que sa vie, avant qu’il fût élu président, était plus « joyeuse ». Dans sa prestation de jeudi dernier, François Hollande n’a manqué ni de dignité, surtout quand il a dû parler de sa vie privée, ni de cohérence. C’est sûrement un personnage avec lequel on passerait bien une soirée à bavarder. Mais la situation du pays exige autre chose qu’un homme de bonne volonté et sympathique. Il lui faut des remèdes de cheval auxquels, de toute évidence, le président se résout d’autant moins qu’il est talonné par la gauche du PS, qui demande, et sur quel ton, un effort en faveur des plus précaires, c’est-à-dire, en fait, une augmentation des dépenses publiques. Incapable de présenter des idées nouvelles ou un programme de réformes accéléré, il laisse comprendre que l’avenir immédiat, c’est-à-dire le restant de son mandat, est parfaitement prévisible : nous n’aurons qu’une très faible croissance, le chômage ne diminuera pas, la précarité s’étendra et s’aggravera, et la seule inconnue concerne la possible transformation de la crise sociale en crise de régime.
Le président n’a fait qu’effleurer le sujet. Il ne se représentera pas à un second mandat s’il ne fait pas baisser le taux de chômage. Il ne minimise pas l’ascension inquiétante du Front national. En refusant catégoriquement de se lancer dans des réformes institutionnelles, il évite certes d’ajouter de la confusion politique au malaise national. Mais cela signifie aussi que le statu quo peut provoquer une explosion sociale, laquelle contraindrait M. Hollande à dissoudre l’Assemblée. Cette perspective n’est nullement souhaitable car le pays est trop fragile pour supporter un chambardement. Malheureusement, elle devient plausible tant le discours politique, et notamment celui du chef de l’État, est en décalage avec une réalité chaque jour moins supportable. Le taux de chômage est excessif, la précarité se propage, les inégalités se creusent. En même temps, le pouvoir est mis au défi au sein de son propre camp, parfois avec une violence verbale alarmante.
Notre part de la tâche.
Pendant que le Front national se crédibilise, la droite classique n’a pas eu le temps de se réorganiser. Des élections anticipées prendraient tout le monde par surprise, et c’est le FN qui en tirerait le plus grand bénéfice.Le président de la République a voulu améliorer une cote de popularité tombée à 12 %, ce qui est sans précédent. Elle ne remontera pas s’il n’approfondit pas les mesures qu’il a déjà prises en faveur de la production industrielle, seul espoir pour l’emploi, s’il ne les renforce pas. La question n’est pas de savoir si les entreprises méritent ou non les « cadeaux » aux entreprises fort démagogiquement dénoncés par ses adversaires au sein de la gauche, mais si nous sommes enfin parvenus au bout de la politique de l’offre. Nous n’y sommes pas, de sorte que nous n’avons gagné sur aucun tableau, ni celui de la résorption de la dette et des déficits, ni celui de l’emploi, ni celui de la fiscalité, qui reste trop élevée. Pourtant l’environnement économique est meilleur : l’euro ne vaut plus qu’1,24 dollar, ce qui favorise nos exportations, l’Allemagne va investir massivement (donc importer davantage de France) et la Banque centrale européenne est prête à consentir de nouvelles lignes de crédit aux banques. Le reste, c’est à nous de le faire.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion