La nouvelle équipe gouvernementale va devoir imposer ses choix au Parlement et aux syndicats alors que la cote de popularité du président de la République ne dépasse pas 17 % et que celle du Premier ministre est tombée à 36 %. Cependant, il n’existe pas d’alternative sérieuse. La crise est assez aiguë pour que la presse ait envisagé tous les scénarios, dissolution de l’Assemblée et élections anticipées, gouvernement de cohabitation et même crise de régime si le président, incapable de nommer un Premier ministre de droite, doit démissionner. Si grave que soit la crise, si multiple qu’elle soit avec ses volets financier, économique, social et maintenant politique, elle n’exige pas un effondrement du système. Car il différerait de plusieurs mois ou de quelques années l’inévitable traitement auquel il faut soumettre le pays. MM. Hollande et Valls ont tout de même accompli un acte majeur : ils ont confirmé qu’ils avaient choisi la politique de l’offre, qu’ils s’y cantonneraient tout en accélérant les réformes et en les approfondissant et que, pour réussir, ils adopteraient les remèdes qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs. Pourquoi le pays devrait-il, fût-ce avec un coupable retard, se priver de cette chance et pourquoi faudrait-il ajouter le chaos politique à la déliquescence économique ?
L’opposition socialiste veut s’en tenir au bréviaire hollandais de 2012. Ce qui compte pour elle, c’est moins les effets d’un programme que son inspiration. Pierre Laurent, du PCF, dit aux socialistes réunis à la Rochelle que l’abolition (toute théorique) des 35 heures, la simplification du Code du travail, les « cadeaux » aux entreprises, rien de tout cela n’est socialiste. D’abord tout homme de bonne volonté devrait se moquer de l’étiquette et ne s’intéresser qu’aux résultats. Ensuite, le Labour britannique et le SPD allemand qui ont fait depuis longtemps leur aggiornamento ont-ils été jamais déchus du socialisme, ont-ils été bannis par l’Internationale socialiste ? Non, mais un communiste, qui semble oublier à quelles mésaventures planétaires son appartenance politique est associée, leur fournit les clés de la pureté idéologique.
La lâcheté devant l’effort.
Ni M. Valls ni Emmanuel Macron, le nouveau ministre de l’Économie, ne vont inventer la lune. Ils entendent seulement encourager la production industrielle en France pour qu’elle exporte plus et qu’elle crée des emplois. Est-ce que ces intentions simples doivent leur valoir un procès en sorcellerie ? Attaquer une austérité inexistante, s’accrocher avec fanatisme à des « acquis sociaux » tout juste bons à créer du chômage de masse, rejeter des gisements d’emplois comme le travail dominical alors que des millions de Français frappent à la porte hermétiquement fermée de l’emploi, est-ce bien raisonnable ? Est-ce même honnête ? Prétendre que la France toute seule peut donner un coup d’arrêt à la mondialisation, cela revient à siffloter pour que la pluie tombe. Augmenter le pouvoir d’achat avec de l’argent emprunté, c’est s’assurer que les Français achèteront davantage de biens importés. Refuser l’effort est une forme de lâcheté.
Le jeu de la droite, qui rejette d’emblée toute cohabitation (comment l’expliquerait-elle aux Français si elle gagne des législatives anticipées ?) n’est pas plus rassurant. Il est difficile de discerner les voies que le pouvoir va emprunter pour engager, dans un tel climat, des réformes qui n’ont jamais été faites en France. Mais le chaos que nous promettent les opposants de gauche et de droite est infiniment plus inquiétant. Pour le conjurer, au moins momentanément, il n’y a pas d’autre choix que de laisser M. Vallas aller au bout de son projet.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion