Le chef de l’État a pris sa propre part de responsabilité quand il lança sa campagne électorale en 2011 en présentant la « finance » comme son ennemie. Cela ne semblait pas excessif, car les milieux bancaires et financiers ont contribué à une crise de 2008 dont nous continuons à souffrir ; mais, si M. Hollande s’est ensuite réconcilié avec les banques et les patrons, ses mesures fiscales ont dressé contre lui des travailleurs et des entreprises dont la marge moyenne n’a jamais été aussi basse. Voilà maintenant que se livre entre la majorité et l’opposition une bataille d’une férocité inouïe dont on ne voit pas d’exemple dans le passé de la Vè République. L’accumulation des dossiers judiciaires établis contre Nicolas Sarkozy fait peser un doute raisonnable sur l’impartialité des juges. L’ancien président, cerné de toutes parts, un peu comme si des magistrats, après le non-lieu intervenu dans l’affaire Bettencourt, estimaient qu’ils ont quand même de quoi le confondre, riposte par un article particulièrement violent qui décrit, à tort ou à raison, une collusion entre la justice et le pouvoir.
Cette affaire divisera les Français pour la raison suivante : certes, aucune des mesures prises par les juges n’est illégale. C’est seulement leur accumulation, puis l’attitude extraordinairement agressive que la majorité a adoptée dans l’affaire des écoutes et des perquisitions, puis les commentaires assassins de toute la classe socialiste, qui deviennent insupportables pour tous ceux qui votent à droite et ont voté Sarkozy en 2012. Si M. Sarkozy n’est pas au-dessus des lois, les juges ne sont pas au-dessus de la critique. Qui peut nier, à part le pouvoir en place, que les attaques judiciaires contre M. Sarkozy ont créé un climat détestable dans notre pays ?
Une bonne question.
À n’en pas douter, M. Sarkozy savait que, en publiant son article vengeur, il allait déclencher un tir d’artillerie contre lui. En conséquence, lui aussi a préféré sa défense personnelle à la sérénité de l’opinion. Mais le désir de l’abattre est si fort à gauche que le président Hollande lui-même est sorti de sa réserve pour condamner ce qu’il considère comme une attaque contre les institutions par un homme naguère chargé de les protéger. Pourtant, M. Hollande a reçu récemment les avocats et leur a promis d’examiner le problème de la violation de leur secret profesionnel. Ce n’est sûrement pas la Stasi, ce n’est pas la NASA, mais le recours aux écoutes téléphoniques devient tellement systématique qu’il est temps que les juges en accordent l’usage avec un peu plus de parcimonie. Sinon, forcément, on finira par écouter des milliers de personnes qui ne le méritent pas, si ce n’est déjà fait. M. Sarkozy exagère peut-être (d’autant que la loi étendant les écoutes à toutes sortes de délits ou de crimes a été adoptée par l’ancienne majorité), mais il pose une bonne question.
Tout se passe comme si notre pays était divisé en deux camps dont l’un ne pourrait assurer sa victoire qu’en exterminant l’autre. Peut-être la justice et la police font-elles l’objet d’accusations injustes de la droite, mais elles sembleraient infiniment plus intègres si elles protégeaient le secret de l’instruction et la présomption d’innocence. La gauche devrait se demander si, pour gagner une élection, elle a besoin d’envoyer M. Sarkozy en prison. Il faut lui appliquer la justice, mais rien que la justice. Quant au président actuel, il doit se rappeler qu’il est le président de tous les Français et qu’aucun citoyen ne doit avoir honte de son vote. La démocratie, c’est ça.
Pour gagner une élection, faut-il envoyer Sarkozy en prison ?
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