DANS LE CADRE des visites médicales de restitution de permis de conduire, l’Académie de Pharmacie recommande de faire systématiquement un test capillaire avant de renouveler un permis de conduire suspendu ou annulé pour conduite sous l’emprise de l’alcool. « Ces contrôles permettraient d’éviter les récidives meurtrières du fait de conducteurs restant en situation de consommation abusive chronique », indique l’Académie de Pharmacie.
En effet, les marqueurs sanguins (VGM, Gamma GT, CDT) ne présentent pas une spécificité et une sensibilité absolue, et peuvent donner des faux positifs avec la prise de certains médicaments (certains barbituriques, antiépileptiques, antidépresseurs, antihypertenseurs, contraceptifs oraux…). De plus, il suffit que l’usager cesse toute consommation d’alcool avant la réalisation du prélèvement pour que ces tests deviennent négatifs, même si la personne est en réalité dépendante à l’alcool.
Vérifier l’abstinence alcoolique.
La réalisation d’un test capillaire serait un moyen d’éviter ces écueils. Car ce test permet de détecter la consommation d’alcool (voire de stupéfiants) pendant une période prolongée, même si l’alcool récemment consommé a été complètement éliminé de l’organisme. De plus, son résultat n’est pas influencé par la prise de médicaments. « Sachant que les cheveux poussent d’un cm par mois, leur analyse, cm par cm, permet de retracer l’histoire de la consommation dans le temps. Ainsi, en cas de suspension de permis de trois mois, il suffit d’analyser trois cm de cheveux pour prouver l’abstinence ou, à l’inverse, la consommation d’alcool au cours des trois mois en question », illustre l’Académie de Pharmacie. À un détail près : il faudra toutefois que notre conducteur suspendu ne se coupe pas les cheveux (ou encore, les poils de la barbe) pour statuer sur son état alcoolique à long terme.
En pratique, après prélèvement d’une mèche de cheveux qui sera envoyée au laboratoire toxicologique pour analyse, la présence d’un taux d’éthylglucuronide supérieur à 30 pg/mg dans les cheveux témoigne d’une consommation d’alcool élevée, supérieure à 6 verres standards par jour.
L’Académie de Pharmacie précise que la législation est prête pour accueillir la réalisation de ce nouveau test. L’analyse capillaire est « prévue dans le code de la route (article 221-3) » et « reconnue par la justice ». Elle est d’ailleurs pratiquée en routine dans le cadre de la restitution des permis aux États-Unis et, en Europe, en Belgique, Allemagne, Italie, Suisse, Grande-Bretagne…
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