LA DROITE a perdu une bataille historique, mais elle ne sort pas complètement laminée par la défaite. Elle forme au Parlement une minorité plutôt forte, sinon influente. Elle peut porter des coups à une majorité manifestement plus animée par le souci de justice sociale que par celui des équilibres budgétaires. Le Front national, qui parle sans cesse de la détruire, n’a pu placer que deux députés à l’Assemblée. Malgré la création d’un groupe centriste au Palais-Bourbon, elle représente l’opposition.
Elle risque, en revanche, de pâtir des ambitions de ses leaders. Tout se passe comme si Nicolas Sarkozy était hors jeu. On ne sait pas, pourtant, s’il ne sera pas saisi de nouveau par le démon de la politique, lui qui continue à subir les critiques excessives de la gauche sans jamais répondre ; s’il ne va pas céder à la tentation de la reconquête quand il verra François Fillon, Jean-François Copé et peut-être Alain Juppé se disputer le leadership de l’UMP ; si son silence actuel ne favorisera pas une remontée de sa cote de popularité ; si, ex pluribus unum, il n’apparaîtra pas comme un recours.
Question de programme.
L’hypothèse est lointaine et improbable. Elle ne correspond pas au vœu, peut-être précipité, que l’ancien président a exprimé, le soir de sa défaite, d’abandonner la politique. Ni à son comportement actuel, fait de discrétion extrême. Elle ne tient pas compte des ennuis judiciaires qui risquent de perturber sa retraite, comme ces perquisitions à grand spectacle conduites, la semaine dernière, par un juge d’instruction dans le cadre de l’affaire Bettencourt, quinze jours à peine après que M. Sarkozy eut perdu son immunité présidentielle.
Quoi qu’il en soit, les candidatures à la présidence de l’UMP n’expriment pas que des ambitions personnelles, elles préfigurent des programmes. La seule question qui vaille porte sur la stratégie de l’opposition pendant les cinq ans qui viennent. M. Copé ne s’est guère distingué de la ligne adoptée par M. Sarkozy et a même soutenu le chef de l’État sur des dossiers, comme la sécurité ou l’identité nationale, dont l’exploitation était destinée à damer le pion au Front national, avec, au final, un résultat peu convaincant. La « droitisation » de l’UMP n’a pas été jetée aux oubliettes. Il y a ceux qui pensent qu’elle a conduit à la défaite et ceux qui affirment que, sans elle, la droite aurait explosé. Il y a une majorité d’élus et de militants de l’UMP qui souhaitent qu’elle continue dans cette voie. M. Copé serait de ce bord, M. Fillon, de l’autre bord. Certes, la droitisation a convaincu François Bayrou à voter Hollande au second tour. Certes, dans la nouvelle Assemblée, les centristes de sont hâtés de former un groupe distinct de l’UMP. Mais il nous semble illogique de combattre le FN et de s’identifier à lui, partiellement ou non. De pactiser avec ses militants quand Marine Le Pen ne perd jamais l’occasion de dire qu’elle veut détruire l’UMP. De croire, une troisième fois en cinq ans, que la droite classique peut duper les électeurs du Front. En réalité, il n’y a d’avenir pour l’UMP que si elle resserre ses liens avec les centristes. Si elle s’entend avec eux sur un programme de réformes et de gestion budgétaire minutieuse. Si elle défend avec d’autant plus de force les principes démocratiques que la crise a pour effet de les affaiblir.
Bien entendu, l’UMP ne peut s’épanouir, ou en tout cas espérer un avenir meilleur, que si la gauche échoue dans son projet. On ne prendra aucun pari. Il est extrêmement risqué de multiplier les impôts, au nom de la justice, pour augmenter les prestations sociales versées à ceux qui souffrent de la crise. Cette tactique ne créera pas des emplois, elle en détruira. Il est risqué de décourager les « riches » qui contribuent aux investissements et sont les prêteurs vers qui l’État se tourne souvent pour ses emprunts. Et il est risqué de commencer des années de vaches maigres par de nouvelles dépenses. La droite dispose donc d’arguments, économiques et politiques, susceptibles de convaincre l’opinion. Pour se faire entendre, elle n’a besoin ni de démagogie, ni de renoncements, ni d’excès de langage. Il lui suffit de proposer une autre voie.
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