M. DÉSIR, qui a tenu une première réunion avec les écologistes, les communistes et les mélenchonistes le 9 janvier dernier, aura fort à faire. Pour deux raisons. La première est qu’il ne semble pas adapté à la tâche, lui qui se délecte de la langue de bois, ne reconnaît qu’un ennemi, la droite, alors que le PS a des adversaires déclarés à gauche. La seconde est qu’on ne le voit pas traiter avec fermeté des partis dont la revendication suprême n’est autre qu’un bouleversement de la société française. Révolution dont François Hollande, fort heureusement, ne veut pas entendre parler.
Le chef de l’État et le Premier ministre n’ont pas seulement pour tâche le redressement économique, financier et social de la France. Pour emmener un peuple qui manifeste son scepticisme dans des cotes de popularités constamment décroissantes, il leur faut prouver la cohésion de la majorité qui les a portés au pouvoir. Or ils ont assisté, depuis plus de sept mois que François Hollande est à l’Élysée, à des trahisons et des manquements qu’ils ont accueillis avec beaucoup d’indulgence. Rien ne nous a paru plus scandaleux que l’attitude des Verts, qui ont deux ministres au gouvernement, Cécile Duflot et Pascal Canfin, mais ne sont pratiquement d’accord sur rien avec le gouvernement, ni sur sa politique européenne (qu’ils ont refusé d’avaliser, sans pour autant que M. Canfin et Mme Duflot démissionnent), ni sur ses dispositions fiscales qu’ils jugent tout à fait insuffisantes alors que les Français geignent sous le poids des impôts, ni même sur les mesures sociétales, pourtant destinées à les apaiser. À plusieurs reprises, Noël Mamère s’est demandé à haute voix ce que les Verts faisaient au gouvernement. On n’a pas vu pourtant qu’EELV tirait la leçon des désaccords.
Une défection systématique.
Mélenchonistes et communistes ne sont pas dans la même situation puisqu’ils ne participent pas à la gestion du pays. Ils en concluent qu’ils peuvent bombarder le gouvernement de leurs sarcasmes. Mieux, la majorité de gauche au Sénat étant particulièrement étroite, leur défection systématique fait que le gouvernement, qui croyait pouvoir contrôler la chambre haute, doit agir sans son concours et faire adopter ses réformes en dernière lecture à l’Assemblée. Les sénateurs communistes ont voté contre la ratification du traité européen, contre la loi organique qui applique le traité en France, contre la proposition de loi sur l’énergie, contre la programmation des finances entre 2012 et 2017, contre le financement de la Sécurité sociale et ils se sont abstenus sur le projet de budget. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il n’a rien perdu de sa verve, il est abondamment invité sur les plateaux et dans les studios, il lance presque tous les jours son petit anathème contre le PS, Hollande et Ayrault et, si les journalistes sont toujours heureux de voir ce bretteur professionnel animer leurs « talk-shows », le gouvernement supporte mal ses invectives répétées, même si elle ne changent rien à la marche de l’État.
Face à la stratégie oppositionnelle adoptée par la « gauche de la gauche », M. Désir, à notre avis ne fait guère le poids. Sa langue de bois (c’est le paradis à gauche, l’enfer à droite) sera vite défaite par le langage agressif, sévère, cruel des spécialistes de la dialectique que sont les communistes et les écologistes. De sorte que le gouvernement, contrairement à ce qu’il espérait, commence fort mal l’année 2013 : il est de moins en moins populaire, comme le confirment les sondages les plus récents ; il est gêné par des voix qui font croire au peuple qu’il existe une alternative à la social-démocratie, à l’euro et à l’Europe ; sa majorité est minée par une coalition de hasard, les voix parlementaires de la droite s’ajoutant à celles de l’extrême gauche. C’est dans ce contexte politique troublé qu’il doit, selon ses propres promesses, inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année et engager des réductions budgétaires énormes qui ne peuvent se produire que s’il s’en prend aux budgets sociaux.
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