« LES LIBÉRAUX ne sont pas des seconds couteaux ! » Le président du Syndicat des médecins libéraux (SML), Roger Rua, ne décolère pas. La présentation du projet de loi de santé, par Marisol Touraine, a été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Convaincu de la nécessité de faire évoluer le système de santé français, Roger Rua n’accepte pas que les libéraux soient tenus à l’écart de cette évolution. Une mise à l’écart qui s’est traduite par « l’absence totale de concertation préalable avec les libéraux de santé dans le cadre de l’élaboration du projet de loi », renchérit Éric Henry, secrétaire général du SML.
Conséquence : ce projet de loi n’apporterait « aucune solution aux problèmes des médecins ». Pire, dans un contexte de désertification médicale, il « ruinerait l’attractivité de l’exercice libéral de proximité au profit du seul hôpital public », déplore le SML qui dénonce une nouvelle fois « la vision hospitalo-centrée du gouvernement ».
Cette mise à l’écart, selon le SML, refléterait surtout la volonté du gouvernement d’instaurer un système de santé administré. « Cette réforme dogmatique a pour finalité de permettre aux agences régionales de santé (ARS) de piloter la gestion du risque en lieu et place de l’assurance-maladie », dénonce Roger Rua. En clair, selon le SML, l’évolution du système de santé telle que le prévoit le projet de loi santé sonnerait la fin du paritarisme, puisqu’elle reviendrait à reléguer l’assurance-maladie au rang de figurant.
Défendre la liberté.
Une évolution qui conduit Roger Rua à déclarer, sans ambages et avec virulence, que le projet de loi défendu par Marisol Touraine « porte en lui les germes d’une étatisation de notre système de santé ! ». Et cette mainmise de l’État, selon le président du SML, risque fort de se traduire, au final, par une perte totale de liberté. « Dès lors qu’ils auront les pleins pouvoirs et pourront décider de ce qui relève aujourd’hui de la compétence de l’assurance-maladie, les préfets sanitaires auront tous loisirs d’obliger les patients à respecter les règles qu’ils auront eux-mêmes décidées tant sur les produits de santé à utiliser que sur les professionnels à consulter. » En clair, selon le SML, ce projet de loi viserait à instaurer « des lieux de soins dans lesquels seront rassemblés des fonctionnaires de la santé, avec des contraintes et des objectifs ».
Face à ce risque de perte de liberté, qui découlerait directement de l’étatisation et de la territorialisation induites par le projet de loi santé, le président du SML a décidé de sonner la mobilisation. « Pour défendre leur liberté de choix, tous les Français sont ainsi invités à signer une pétition nationale qui dénonce une médecine administrée et réglementée, incapable de relever les défis majeurs de santé publique, mettant en péril le système d’assurance-maladie et fragilisant les acteurs de proximité. » Et pour les y inciter, le SML a d’ores et déjà envoyé un mail aux 37 000 cabinets libéraux. À charge ensuite à chaque professionnel de mobiliser les patients qu’il rencontrera.
Deux mois après avoir réuni l’ensemble des représentants des professions de santé, lors de son congrès annuel à Marseille, et s’être fait le promoteur de l’interprofessionalité, le SML passe un nouveau cap et entend se faire le chantre des libertés dans l’univers de la santé.
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