Même si la primaire figure dans les statuts du parti socialiste, elle ne devrait pas s’imposer à un président sortant qui se présente pour un second mandat. Au pays qui a inventé les élections primaires, les États-Unis, il n’y a pas de primaire pour le président qui termine un premier mandat et qui a pour nom incumbent. Le président se contente de dire qu’il est candidat et il laisse ses amis faire campagne pour lui : théoriquement, en effet, il doit gouverner et n’a pas le temps de sillonner le pays. La seule fois où un incumbent a provoqué une primaire, c’est lorsque Lyndon Johnson, accablé par son impopualrité due à la guerre du Vietnam, a décidé de ne pas se représenter en 1968 pour un second mandat.
On remarquera d’ailleurs que, en France et en 2014, François Hollande est déjà allé bien au-delà des désirs des ténors socialistes qui voudraient le supplanter, puisqu’il a déclaré qu’il ne se présenterait pas pour un second quinquennat s’il ne parvenait pas, d’ici à 2017, à réduire substantiellement le taux de chômage, rejoignant ainsi dans sa sagesse Lyndon Johnson. On peut néanmoins imaginer que l’addition des ambitions affichées des Montebourg, Duflot et autres Hamon, assorties des déclarations de quelques socialistes, comme Thierry Mandon, secrétaire d’État à la Simplification, qui juge « indispensable » une primaire à gauche, le fait intérieurement bouillir, pour autant que cet animal au sang froid puisse avoir une bouffée de chaleur. En réalité, M. Hollande voit bien que le débat est prématuré, il sait qu’il dispose d’atouts essentiels pour imposer sa volonté à la gauche et, comme c’est un optimiste incorrigible, il espère que la conjoncture lui sera plus favorable dans un an ou deux, ce qui devrait lui permettre de reconquérir une partie de sa popularité.
Des animosités indélébiles.
Cependant, si le sujet ne traduisait que l’interminable conflit de tendances au sein, du PS et de la gauche, il n’aurait aucun intérêt. M. Mandon ne l’a soulevé que parce que, effectivement, dans ces temps difficiles, la gauche, incluant les Verts, les mélenchonistes et les communistes, doit se préparer à une bataille très rude et qu’elle ne peut plus se permettre d’envoyer au premier tour une flopée de mini-candidats dont le rôle se résumerait à prendre des suffrages au candidat principal. L’idée d’une primaire élargie aux moins irréductibles des militants écologistes ou communistes contient une stratégie utile, et probablement unique, pour tenir tête à la droite classique et, surtout, à Marine Le Pen qui, cela n’étonnera plus personne, pourrait devancer le candidat de la gauche au premier tour. De ce point de vue, le débat sur la primaire prend racine dans le problème très sérieux auquel hollandais, frondeurs, Verts et Front de gauche seront confrontés en 2017. De leur point de vue, il n’est pas trop tôt pour en parler, d’autant qu’il y a, au sein de tous ces courants, des animosités indélébiles. La difficulté contenue dans le schéma des primaires pour François Hollande, c’est que, à partir du moment où elles sont décidées, n’importe qui peut y participer, y compris l’actuel Premier ministre qui, tout fidèle qu’il soit au président, n’hésitera sans doute pas à tenter sa chance, qui sera plus garnde que celle d’une Duflot ou peut-être même d’une Aubry.
Décidément, les élections générales de 2017 sont mal parties. Elles s’engageront dans un climat très confus non seulement à cause des effets de la crise économique et sociale, mais parce que l’affaiblissement politique de M. Hollande va créer un appel d’air, avec une pléthore de candidats de gauche.
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