TOP DÉPART pour le DP à l’hôpital ! Le dossier pharmaceutique entre en phase d’expérimentation dans quatre pharmacies de centres hospitaliers, à Nîmes, Hyères, Nancy et à l’hôpital Begin, dans le Val-de-Marne. Après eux, le DP doit aussi équiper une dizaine d’hôpitaux volontaires en Lorraine, dans le Sud de la France, ainsi qu’à Paris et sa région. L’expérimentation, qui débutera fin juin-début juillet, ne concerne que les patients en ambulatoire. Cette extension de l’utilisation du DP permettra un échange d’informations entre la ville et l’hôpital, et, au bout du compte, sécurisera encore davantage la dispensation des médicaments.
Cette montée en charge du DP fait suite aux recommandations émises l’an dernier par la Cour des Comptes, qui proposait d’examiner le coût et les avantages d’une extension de l’outil au-delà des seules officines. La nouvelle phase de déploiement a pris un peu de retard, nécessitant le feu vert de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).
C’est donc chose faite et c’est peu dire que le dispositif en place en ville depuis deux ans est attendu avec intérêt par les pharmaciens hospitaliers. Ces derniers pourront donc créer le DP et consulter l’historique médicamenteux du patient, en particulier les produits qu’il achète en automédication. « Nous allons pouvoir renforcer le lien avec nos confrères officinaux. Jusqu’ici, ils nous donnaient les informations par téléphone ou en faxant une capture d’écran », rapporte Armelle Develay, conseillère ordinale et pharmacienne à l’hôpital de Nîmes. Un autre moyen de connaître les traitements en cours est d’interroger directement le patient. Au final, une récente enquête* a montré que, dans 25 % des cas, les services hospitaliers n’avaient pas la bonne information sur les médicaments pris par les patients lors de leur admission.
Le DP sera d’autant plus précieux aux hospitaliers qu’ils disposent de médicaments très techniques, dont certains sont en ATU (autorisation temporaire d’utilisation) et à marge thérapeutique étroite. Les officinaux seront amenés à se pencher sur ces médicaments, alertés par une possible incompatibilité avec ceux qu’ils s’apprêtent à délivrer. « Des patients refuseront que l’on abonde leur dossier pharmaceutique. L’officinal verra alors qu’il y a eu dispensation et qu’elle a été masquée. Cela devra le rendre plus vigilant encore », estime la pharmacienne.
Un rapprochement entre bases de données de médicaments a été effectué pour détecter d’éventuelles interactions médicamenteuses. « Il doit se poursuivre pour une meilleure sécurisation de la dispensation », souligne Bernard Flirden, président du conseil régional de l’Ordre en Champagne Ardenne, chargé du déploiement du DP. Concrètement, l’installation du dispositif se fait comme à l’officine.
L’hôpital de Nîmes, qui doit débuter l’expérimentation le 1er juillet, a été choisi parce qu’il dispose de l’équipement adéquat. La dispensation des médicaments y est informatisée depuis trois ans. Le logiciel, qui comporte un module de rétrocession, a été mis à jour, apparemment sans problème. L’hôpital a également passé commande d’un lecteur Vitale bifente et de cartes de professionnel de santé, dont il ne disposait pas jusqu’ici.
Bernard Flirden estime que les toutes nouvelles agences régionales de santé (ARS) pourraient accélérer le mouvement, en encourageant l’implication des directeurs d’hôpitaux. Ces derniers verraient rapidement l’intérêt d’une telle dépense, au regard des économies réalisées en évitant les accidents iatrogènes. L’engagement des pharmacies hospitalières pourrait aussi stimuler le raccordement des officines non encore équipées du DP. Elles sont justement nombreuses dans le Sud de la France.
L’expérimentation doit durer neuf mois, avec un point d’étape à la fin de l’année avant d’envisager une généralisation du système. Des réflexions sont par ailleurs en cours pour envisager d’autres utilisations au DP, notamment pour les patients admis en urgence.
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