Ils sont Finlandais. Formés à Paris, dans les meilleurs ateliers des Beaux-Arts, ils y font carrière avant de retourner dans leur pays, où ils exaltent les paysages et leur culture, militant pour l’indépendance vis-à-vis de la Russie, qui ne surviendra qu’en 1917. Albert Edelfelt (1854-1905) est au Petit Palais avec « Lumières de Finlande ». Peintre d’histoire (Autoportrait en costume du XVIIe siècle), il est aussi portraitiste, célèbre depuis le portrait de Louis Pasteur exposé au Salon des artistes français en 1886, allégorie de la Science en marche à travers celui qui vient de mettre au point le vaccin contre la rage. Il retourne en Finlande en 1889 mais expose toujours au Salon. L’influence du naturaliste Jules Bastien-Lepage domine dans ses paysages et ses scènes de la vie rurale. (Jusqu'au 10 juillet, petitpalais.paris.fr)
Akseli Gallen-Kallela (1865-1931) est au musée Jacquemart-André avec « Mythes et Nature ». Inspiré par la nature, il l'est aussi par les mythes et l’ésotérisme. Soutenu à ses débuts à Paris par Edelfelt, il dépasse les paysages naturalistes pour évoluer vers le fauvisme et l’expressionnisme. Les légendes populaires finlandaises du Kalevala et son intérêt pour l’astronomie procurent à ses œuvres une dimension mystique (« Ad Astra »). Voyageur, il s’initie à la gravure en Allemagne, à la fresque en Italie. Toujours à l’avant-garde, il expose à Munich, invité par Kandinsky, et à la Sécession de Vienne. Les paysages enneigés de lacs et de forêts empreints de silence, peints dans sa maison-atelier de Kallela (qu'il ajoutera à son nom), touchent à un symbolisme cosmique et sont associés à l’identité finlandaise.
Et aussi
À la Fondation Cartier, rétrospective de la carrière de la Mexicaine Graciela Iturbide, née en 1942, en 200 photos ; celles qui l’ont rendu célèbre, comme les portraits d’Indiens Seris du désert de Sonora et des femmes de Juchitán, celles de paysages poétiques et d'autres récentes (jusqu'au 29 mai, fondationcartier.com). Du 7 au 10 avril, au Grand Palais éphémère (Champ-de-Mars), 24e édition d’Art Paris, centrée sur les relations au monde du vivant, avec 130 galeries d’une vingtaine de pays (artparis.com).