Mi-terrienne mi-maritime, Carnac n’offre pas moins de cinq plages de sable fin, La Grande Plage, Légenèse, Ty Bihan, Saint-Colomban et Beaumer. Bordées de pins, ourlées de petites dunes ou de cabines rayées, certaines voisinent le célèbre sentier des douaniers (GR 34). Et de belles demeures 1900 se cachent en front de mer à l’abri des mimosas, arbousiers et chênes verts.
Avec pareil horizon, larguer les amarres coule de source. À peine plus loin, au port de La Trinité-sur-Mer, les skippers sont prêts à écumer le littoral et partager barre et passion pour l’océan. Ce fief de la course au large rassemble monocoques et multicoques pour de futurs exploits transatlantiques. C'est là que s'est déroulée du 14 au 18 avril la 44e édition du Spi Ouest-France, des régates qui ont vu s'affronter près de 450 équipages.
L’appel du large peut aussi s’entendre autrement. Il suffit de se glisser dans la peau… d’une sirène. Certes un tantinet loufoque, l’expérience se tente. Après tout, nous sommes en terre celte. Celle des korrigans, des lutins et des fées ! Initiation en toute saison et toute sécurité sur la Grande Plage de Carnac grâce à la première école de sirènes du Morbihan. Dans une combi de néoprène, les deux pieds dans la même nageoire et sous le trident de Julie, maître-nageuse athlétique et pédagogue. Mais n’est pas sirène qui veut ! Entre natation synchronisée et apnée, l'expérience se révèle assez physique. D’ailleurs, « le mermaiding » ou « nage sirène » est un vrai sport, né aux États-Unis. Toujours en combinaison et toujours sur la Grande Plage, on peut préférer la marche aquatique, à plusieurs ou en solo, guidé par Yoann, autre passionné, multichampion de France de longe côte. Cette discipline aquatique, qui vient du nord de la France et peut être également pratiquée toute l'année, permet renforcement musculaire et cardio.
Une architecture monumentale
À quelques encablures, dans la lande bretonne, surgit, spectaculaire et émouvante, l’autre mer de Carnac. Un spectacle à nul autre pareil. Comme l’écrit Eugène Guillevic, poète carnacois, « iI s’est passé quelque chose à Carnac, il y a longtemps, quelque chose qui compte ». Imaginez une mer de presque 3 000 menhirs (pierres longues en breton), qui, le printemps venu, se pare de genets, ajoncs et callunes. À découvrir sans modération au calme du petit matin, encore dans la brume. Ou entre chien et loup, quand les ombres furtives enveloppent les mégalithes. Ces blocs de granit, aux formes irrégulières, ont pris position en file indienne il y a plus de 6 000 ans dans trois sites de la commune (quatre avec La Trinité-sur-Mer). À l’Ouest, les alignements du Ménec comptent 1 170 pierres dressées, suivies de 1 029 autres menhirs sur le site de Kermario. Plus loin encore, Kerlescan est un petit ensemble champêtre de 555 éléments de granit agencés sur 13 lignes. Afin de les protéger, l’accès aux différents sites n’est possible, d’avril à septembre, que via des circuits guidés et fort passionnants.
Du haut de leurs soixante siècles, les mégalithes érigés par les hommes du Néolithique, qui découvraient sédentarisation et agriculture, témoignent de l’histoire de l’humanité. On pense que l’ensemble du Morbihan sud en comptait à l’origine près 70 000. Beaucoup ont disparu. Certains auraient servi à la construction de l'église de Carnac, à plusieurs habitations et même au grand phare de Belle-Île. Ces œuvres monumentales, premières constructions du monde, menhirs de toutes tailles, dolmens et chambres funéraires recouvertes de tumulus, s’étendent sur 4 kilomètres. Elles révèlent une incroyable maîtrise de la géométrie et une variété architecturale constituée d’enceintes carrées, rondes ou encore ovales. Si les mégalithes ont inspiré de nombreuses légendes bretonnes, ils sont toujours l'objet d’innombrables hypothèses, plus ou moins farfelues. Vestiges de cérémonies religieuses, funéraires ou reliquats d’architecture défensive ? Le mystère de Carnac reste entier et source d’inspiration.