Les syndicats de pharmaciens ont découvert que la dispensation à l’unité figurait dans la lettre de cadrage de la prochaine convention pharmaceutique. Une tâche supplémentaire prévue pour 2022, mais qui ne ferait qu’alourdir les charges administratives et complexifier la délivrance.
Préalable à toutes négociations sur la convention pharmaceutique, la lettre de cadrage a été adressée par Olivier Véran, ministre de la Santé, à Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui en a eu connaissance, se félicite que cette lettre reprenne point par point un grand nombre d’évolutions souhaitées par le syndicat. « Cette lettre de cadrage témoigne de l’ambition du ministre pour notre profession et de sa volonté de faire évoluer notre métier pour positionner le pharmacien comme un acteur majeur de santé publique », déclare Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO.
En effet, dans ce texte figurent en bonne place la prévention, notamment dans le sevrage tabagique et la grossesse, le dépistage, l’accès aux soins pour tous, le parcours de soins ville-hôpital, le numérique, ou encore l’accompagnement des patients dans le bon usage du médicament. La pérennité économique de la dispensation, que ce soit à travers les honoraires ou la délivrance des biosimilaires, est également à l’ordre du jour.
En revanche, la dispensation à l’unité (DAU) - prévue par la loi antigaspillage sur l’économie circulaire de décembre 2019 - fait son retour en force dans la lettre du ministre. Une mention qui ne peut que susciter l’opposition de l’USPO. Le syndicat a en effet exprimé maintes fois ses réserves sur ce dispositif qui devrait entrer en vigueur début 2022. « Car s’il affranchit les industriels et les prescripteurs des recommandations thérapeutiques en vigueur, il ajoute des tâches logistiques aux pharmacies », dénonce le président de l'USPO, qui avait récemment estimé que la dispensation à l'unité pourrait être compromise par la sérialisation, une autre obligation à laquelle seront soumis les pharmaciens dès l'année prochaine.