« La principale information nouvelle apportée par cette étude est que les enfants infectés n’ont transmis le virus ni aux autres enfants, ni aux enseignants et ni aux autres personnels des établissements scolaires », souligne Arnaud Fontanet, premier auteur de l’étude et responsable de l’unité Épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur dans un communiqué.
Quelque 1 340 personnes ont été incluses dans l’étude : 510 élèves, 42 enseignants et 28 personnels non enseignants provenant de six écoles primaires, ainsi que 641 parents d'élèves et 119 proches d'élèves vivant sous le même toit qu'eux. Entre le 28 et le 30 avril, tous ont été invités à répondre à un questionnaire (avec l'aide des parents pour les enfants) portant sur les symptômes et la situation sociodémographique, et un prélèvement sanguin a été effectué pour chacun d'eux en vue d'un test sérologique.
Quelque 8,8 % d'élèves infectés
La réalisation de ces tests a montré qu'au total, 139 personnes ont été infectées par le virus (taux de 10,4 %). Les élèves sont 8,8 % à avoir été infectés. Parmi les enseignants, les personnels non enseignants et les parents dont les enfants n'ont pas été infectés, le taux d'infection est relativement peu élevé (respectivement 7,1 %, 3,6 % et 6,9 %). En revanche, le taux d’infection monte respectivement à 61 % et à 44,4 % chez les parents dont les enfants ont été infectés et les proches d'enfants infectés. « Ceci permet de penser que les parents ont été la source de l’infection de leurs enfants dans de nombreux cas », lit-on dans le communiqué.
Trois cas probables d'infection dans trois écoles différentes avaient par ailleurs été rapportés chez des enfants avant les vacances scolaires de février, mais n'ont pas entraîné de cas secondaires au sein des écoles.
41,4 % d'enfants asymptomatiques
L'étude confirme par ailleurs que les enfants développent des formes mineures avec des symptômes peu évocateurs en cas d'infection Covid-19. Dans cette cohorte, ils sont 41,4 % à avoir eu une infection asymptomatique. Chez les adultes, ce taux est de 9,9 %. « Les signes très caractéristiques que sont la perte du goût et la perte de l'odorat, n'ont jamais été observés chez les enfants de moins de 15 ans alors qu'ils ont été rapportés par la moitié des adultes », précise Bruno Hoen, dernier auteur de l’étude et directeur de la recherche médicale à l’Institut Pasteur.
L'étude a été menée par l’Institut Pasteur avec le soutien de l'agence régionale de la santé des Hauts-de-France et de l'Académie d'Amiens.