Les élèves n'auront plus à réaliser un nouveau parcours complet de dépistage si un nouveau cas positif apparaît dans leur classe dans un délai inférieur à sept jours après un premier cas, selon une version actualisée du protocole scolaire. Un assouplissement insuffisant, tant aux yeux des pharmaciens que des enseignants.
Depuis le retour des vacances scolaires, si un cas positif au Covid-19 est détecté dans une classe, tous les élèves doivent faire trois tests en quatre jours, le premier test négatif (et les suivants) leur permettant de revenir en classe.
Mais une question restait en suspens : que faire si un élève de la classe accueilli sur présentation d’un test négatif se déclare positif (par exemple, suite à un autotest réalisé à J2 ou J4) ? Il n'est alors pas nécessaire de redémarrer immédiatement un cycle de dépistage pour les autres élèves de la classe ou les contacts à risque. « Le cycle de dépistage ne redémarre que si le second cas confirmé a eu des contacts avec les autres élèves après un délai de 7 jours suite à l'identification du premier cas », précise désormais le protocole. Un petit assouplissement.
Les élèves cas contact conservent donc le rythme initial (tests à J0, puis deux autotests à J+2 et J+4) sans avoir besoin d’un dépistage supplémentaire si un autre cas positif apparaît dans les sept jours. La nécessité de reprendre le cycle des trois tests ne s’imposera que si un second élève est testé positif au-delà de sept jours après le premier cas identifié.
Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a reconnu, ce 7 janvier sur « CNews », que ce protocole était extrêmement difficile à vivre pour les familles. « Mais qu'y a-t-il d'autre à faire ? », s'est-il interrogé, jugeant que « fermer les écoles », comme le demandaient certains, « aurait été plus facile », mais que ce n'était pas le choix du gouvernement. Selon M. Blanquer, environ 8 % d'enseignants sont actuellement absents dans les établissements scolaires et 9 000 classes fermées.
Du côté des pharmaciens, ce léger assouplissement ne risque pas de régler la situation, parfois à la limite du soutenable. La rentrée scolaire provoque des embouteillages dans les pharmacies, qui font face à un afflux de malades et doivent supporter une vague d'écoliers contraints de se faire tester massivement à chaque cas positif décelé dans une classe. Et le réapprovisionnement en autotests n’est pas toujours facile.
Au final, la profession souhaite une prise en charge par l’Éducation nationale de ces dépistages. « Le protocole pourrait être pensé par l’Éducation nationale, que les autotests soient délivrés aux établissements, aux enseignants dans le cadre de campagnes », réclame Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Les infirmiers scolaires pourraient réaliser les dépistages et désengorger les pharmacies », abonde Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre des pharmaciens. Mais pour le moment, le ministère de l’Éducation nationale n'a pas apporté de précisions, tout en reconnaissant que « le système de test est en tension, incontestablement ».
Pour Philippe Besset, l’assouplissement du protocole scolaire est néanmoins « une première étape », avant la mise en place, espère-t-il, de nouvelles modalités plus simples, le sujet étant en cours de cours de discussion avec les autorités sanitaires.
Côté enseignant, la grogne est présente. Le Snuipp-FSU, premier syndicat d'enseignants du primaire, a lancé ce vendredi un appel à la grève nationale pour le jeudi 13 janvier, proposant à toutes les organisations syndicales de l'éducation de s'y joindre. « Il s'agit de revoir le protocole avec notamment le retour à la règle protectrice : "Un cas positif = fermeture de la classe", avec isolement des cas contacts intrafamiliaux et une politique de tests préventifs hebdomadaires salivaires systématiques », demande le syndicat. Les personnels « doivent être équipés dès maintenant de masques chirurgicaux, et FFP2 pour ceux qui le souhaitent, des autotests doivent leur être fournis et les salles de classe et de restauration équipées en capteurs de CO2 », ajoute-t-il.
Avec l'AFP.