Un consensus de 91 experts internationaux appelle à rester précautionneux quant à l'utilisation de paracétamol pendant la grossesse dans « Nature Reviews Endocrinology ». L'adage « la dose la plus faible possible pour la durée la plus courte possible » vaut aussi pour l'antalgique antipyrétique de choix lors de la grossesse.
Même si les agences sanitaires, dont la Food and Drug Agency (FDA) et l'Agence européenne du médicament (EMA), recommandent son utilisation chez la femme enceinte, « de plus en plus de recherches épidémiologiques et expérimentales suggèrent que l'exposition prénatale au paracétamol pourrait altérer le développement fœtal », est-il écrit. Ce qui pourrait se traduire par des troubles neurodéveloppementaux, reproductifs et urogénitaux.
Les soupçons se renforcent mais ne sont pas nouveaux. Le centre de référence des agents tératogènes indique d'ailleurs que « des cryptorchidies, asthme/wheezing, troubles neurodéveloppementaux » ont été évoqués, mais que « les données cliniques disponibles et les biais méthodologiques des études publiées ne permettent pas de retenir un lien de causalité ». Le centre indique ainsi que le paracétamol peut être utilisé, quel que soit le terme de la grossesse, « à bon escient ».
Pour les auteurs, le paracétamol reste un traitement important, notamment au vu du peu d'alternatives disponibles. Mais le collectif appelle les femmes à la vigilance et à demander conseil à un professionnel de santé (médecin, pharmacien) pour le bien-fondé de la prise, surtout « pour une durée prolongée ».
Dans sa campagne de juin dernier, l'Agence française du médicament (ANSM) soulignait que la perception du risque médicamenteux lors de la grossesse est faible : seulement deux femmes enceintes sur 10 ont eu le sentiment de prendre un risque en prenant un médicament de leur propre initiative.