« Nous avons confirmé que le Laboratoire Merck garantit l’approvisionnement du marché français en spécialité Euthyrox pour l’année 2023 », a indiqué la direction générale de la santé (DGS). « Les importations continueront à provenir de la production destinée au marché russe et correspondront toujours à la formule d'Euthyrox, strictement identique à l'ancienne formule de la spécialité Lévothyrox distribuée en France jusqu'en 2017 », a précisé la DGS.
Des associations de patients, comme l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT) ou Alerte Thyroïde, se sont félicitées ces derniers jours d'avoir « obtenu » cette prolongation, la première soulignant « un grand soulagement pour les 90 000 patients concernés » par ce traitement conçu pour les problèmes de thyroïde.
En France, moins de 100 000 patients sont traités avec l'ancienne formule, importée depuis fin 2017 sous le nom d'Euthyrox. La distribution de l'ancienne formule, qui devait s'arrêter en 2020, a été prolongée plusieurs fois, sur fond de bataille judiciaire autour de la nouvelle formule.
Mise en cause de l'ANSM
« Depuis plusieurs années, Merck a répondu positivement à la demande de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en important de manière temporaire et transitoire en France de l’Euthyrox, strictement identique à l’ancienne formule du Lévothyrox mais destiné à d’autres marchés », a souligné le laboratoire. Celui-ci a cependant insisté, à l’attention des autorités de santé, « sur la nécessité d’accompagner les patients à trouver le traitement pérenne qui leur convient le mieux, afin de leur éviter de se trouver dans une situation d’impasse le jour où cette ancienne formule ne sera plus du tout disponible ».
Par ailleurs, l'ANSM a été mise en examen, lundi 5 décembre, pour « tromperie » dans le dossier lié à la nouvelle formule du Lévothyrox, un mois et demi après celle de la filiale française du laboratoire allemand Merck pour « tromperie aggravée ». Des mises en examen « très insuffisantes », a estimé l'AFMT, pour laquelle des motifs plus graves ont été écartés.
Au cœur de l'affaire, la nouvelle composition du médicament conçu contre les problèmes de thyroïde, arrivée en France fin mars 2017 et utilisant le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients.
Entre mars 2017 et avril 2018, quelque 31 000 patients souffrant de maux de tête, insomnies, vertiges et autres effets secondaires ont mis en cause la nouvelle formule. Une enquête pénale a été ouverte à Marseille, en mars 2018, sur ce dossier.
En juin 2019, l'ANSM avait mené une enquête sur plus de deux millions de patients et conclu que le passage à la nouvelle formule n'avait pas engendrés de « problèmes de santé graves ».