Grande première : un accompagnement va être dédié aux officines des zones dites fragiles afin de garantir une offre pharmaceutique suffisante aux populations y résidant. L’avenant économique signé le 10 juin par la FSPF ancre en effet pour la première fois une aide de l’assurance-maladie au maillage territorial officinal. Sous conditions. La première d’entre elles sera la publication du décret définissant ces zones fragiles.
Cette mesure est sans conteste l’élément le plus novateur de l’avenant économique. Elle est également emblématique de la volonté de l’assurance-maladie de garantir l’accès aux soins sur l’ensemble des territoires, comme a insisté Thomas Fatôme, directeur général de la CNAM. Toute pharmacie reconnue comme essentielle, c’est-à-dire seule officine dans sa commune, réalisant un chiffre d’affaires inférieur à un million d’euros, est éligible à un soutien de l’assurance-maladie d’un montant maximal de 20 000 euros par an, au sein d’une enveloppe budgétaire annuelle de 20 millions. Cette aide est destinée à consolider la structure officinale fragilisée par son contexte environnemental, « une mesure d’importance majeure qui entend répondre au phénomène des déserts pharmaceutiques que nous sommes capables de stopper », a déclaré Thomas Fatôme. S’il salue ce dispositif sacralisant une présence pharmaceutique appelée de leurs vœux par les citoyens des territoires éloignés des agglomérations, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) pointe la nécessité de voir paraître le décret sur les territoires fragiles, définissant les zonages, condition sine qua non à la mise en œuvre de cette mesure.
L'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), qui a également eu connaissance de ce texte, a fait part de quatre remarques. « Alors que le projet de décret stipulait une durée de trajet minimale de 15 minutes jusqu'à une autre pharmacie, nous avons demandé que cette durée soit rallongée à 30 minutes afin d'être harmonisée avec le délai admis par l'administration pour les pompiers ou pour couvrir la distance jusqu'aux urgences hospitalières », précise Pierre-Olivier Variot, président de l'USPO. De même, le syndicat a souhaité que les adjoints soient inclus dans la rédaction de ce texte. Une précision a par ailleurs été demandée concernant la notion de « récurrence des gardes » mentionnée dans le projet. Enfin, l'USPO a réagi à l'âge maximal pour percevoir cette aide, fixé à 65 ans. Ce qui est « en contradiction avec l'âge de départ à la retraite, qui est de 67 ans ».
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