Les commandes de Beyfortus 50 mg passées par les pharmacies d’officine depuis le 15 septembre ne seront pas honorées. Les parents des bébés concernés seront redirigés vers un service hospitalier, ou priés d’attendre que leur enfant prenne du poids.
Depuis l’annonce que le Beyfortus 50 mg serait désormais exclusivement réservé aux maternités, les officinaux étaient dans l’attente d’une information sur les commandes qu'ils avaient passées pour cet anticorps monoclonal en prévention de la bronchiolite chez les nourrissons exposés au virus respiratoire syncytial (VRS).
Les syndicats de la profession viennent enfin d’obtenir la réponse. « Les commandes de Beyfortus 50 mg passées par les officines à partir du 15 septembre ne seront pas honorées », comme l'annonce l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Les pharmacies sont donc priées d’orienter vers un service hospitalier les parents munis de l'ordonnance pour leur bébé de moins de 5 kg. À moins qu’ils puissent attendre que leur enfant prenne du poids afin d’être éligible au Beyfortus 100 mg qui, lui, est disponible en ville.
Néanmoins, pour cette dernière spécialité, les syndicats redoutent déjà des tensions dans l’approvisionnement des officines, ce traitement étant demandé par 60 % à 80 % des parents. « Il est évident que nous aurons besoin de plus de 40 000 doses. Les obtiendrons-nous ? Nous n’avons, pour l’heure, reçu aucune confirmation », déclare Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), rappelant que 200 000 doses au total auraient été commandées auprès du laboratoire. Bien insuffisant, selon lui, pour couvrir les besoins au regard du nombre de naissances intervenues depuis le début d’année. Et pour répondre à l'engouement suscité par ce traitement préventif. « En l’état actuel, nous ne disposerons que d'une dose pour un bébé sur dix », déplore-t-il. Sur les ondes de « France Info », le président de la FSPF s'est félicité du succès en termes de santé publique qui fait écho à l’épidémie de l’hiver dernier ayant provoqué un engorgement des urgences pédiatriques. Cependant, le contingentement à cinq doses par commande représente pour chaque pharmacien « un combat en même temps qu’une aventure ». « C’est horrible de devoir expliquer à des parents que nous ne sommes pas en mesure de délivrer l’ordonnance de leur pédiatre », évoque-t-il, estimant à 300 000 le nombre de ces situations que rencontreront potentiellement les pharmaciens et leurs équipes.
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