Désormais incontournable, le port du masque ne facilite pas la vie des personnes sourdes et malentendantes qui ne peuvent parfois plus lire sur les lèvres de leurs interlocuteurs. Des prototypes de masques adaptés sont actuellement en phase de test.
En ce premier jour de déconfinement, le port du masque est désormais obligatoire dans les transports en commun ; et il est de plus en plus fréquent dans l'espace public. Une mesure sanitaire qui représente un « obstacle majeur » pour une catégorie de la population, les personnes sourdes ou malentendantes, qui ne peuvent plus lire sur les lèvres de leur interlocuteur lorsque ce dernier est masqué. La Fédération nationale des sourds de France (FNSF) a reçu depuis quelques semaines de nombreux témoignages de personnes atteintes de déficience auditive qui ont fait part de leurs difficultés pour communiquer et se faire comprendre. Des situations qui peuvent s'avérer particulièrement problématiques dans le cabinet d'un médecin ou au comptoir d'une pharmacie.
C'est justement après une expérience compliquée dans une officine qu'une jeune toulousaine atteinte de surdité moyenne bilatérale a eu l'idée de confectionner un masque avec une partie transparente au niveau de la bouche pour faciliter la lecture labiale. « Début avril, je me suis rendue à la pharmacie pour acheter un médicament. La pharmacienne m’a posé une question, malheureusement je ne pouvais lire sur ses lèvres. J’ai voulu poser des questions mais je savais que je n’allais pas bien entendre et je ne voulais pas me mettre dans une situation inconfortable », explique cette trentenaire qui a ensuite décidé de lancer une collecte de fonds sur le site « GoFundMe » pour financer son projet de « masque inclusif » comportant une partie visible. Un prototype qui serait destiné dans un premier temps aux professionnels de santé mais aussi à certains paramédicaux (orthophonistes et audioprothésistes) pour qui les consultations avec des patients masqués sont loin d'être évidentes. À terme, elle espère que ce type de masques « pourra bénéficier à toute la population puisqu’il permet de voir un sourire, une expression de visage rassurante et bienveillante ».
Le comité interministériel au handicap (CIH) travaille lui aussi à la mise au point de masques grand public laissant apparaître les lèvres tout en garantissant, bien évidemment, un niveau de protection suffisant. La Direction générale de l'Armement (DGA) et l'AFNOR mènent actuellement des tests et pourraient prochainement homologuer certains modèles.
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