« Doit-on privilégier une gamme cosmétique qui, demain, ira sur le Net ou plutôt une mission qui bientôt ouvrir la voie à d'autres ? » Pour Samuel Tordjman, cofondateur et codirigeant de Leader Santé, la question ne se pose pas. L'Histoire a donné raison au groupement qui a anticipé sur cette mutation du métier dès l'automne 2020 en créant l'espace « Leader clinic », dédié à l'accueil des patients dans le cadre des nouvelles missions, notamment la vaccination. Le décret du 21 avril 2022 signant l'extension des compétences vaccinales du pharmacien ainsi que la convention pharmaceutique signée le 9 mars n'ont fait que confirmé ce choix.
Les adhérents, qui détiennent en moyenne une surface de vente de 80 m2 (chiffre d'affaires moyen 2,5 millions d'euros), sont invités à transformer leur cabine d'orthopédie en deux, voire trois espaces de confidentialité. « Nous les invitons même à sacrifier quelques étagères de parapharmacie en resserrant leur référencement », explique Samuel Tordjman, qui a lui même recouru au même procédé pour installer une salle d'attente réservée à la vaccination et à la téléconsultation, dans son officine d'Argenteuil (Val-d'Oise).
Gagner de l'argent avec les entretiens
N'y a-t-il pas un paradoxe pour un groupement qui développe depuis plusieurs années ses marques propres dans l'hygiène, la beauté et les compléments alimentaires, de prêcher ainsi la suppression de certaines gammes de cosmétique et de parapharmacie ? « Ce n'est pas la para qui nous a sauvés pendant la crise », rétorque dans un sourire Samuel Tordjman. « Les pharmaciens ont réappris à gagner de l'argent pendant l'épidémie et savent qu'à l'avenir, ils vont devoir s'appuyer sur les nouvelles missions. Elles ne sont ubérisables, à la différence des ventes en parapharmacie qui, demain, peuvent être captées par Internet », poursuit-il.
Alexis Berrebi, cofondateur et codirigeant du groupement, rappelle que des kits de communication en balisage pour les tests et la vaccination ont été très tôt envoyés aux 450 pharmacies Leader Santé. « Cet engagement éthique a été suivi par la totalité de nos adhérents. Aujourd'hui, nous savons qu'à l'avenir nous aurons dans la gestion du petit risque, un monopole que nous partagerons avec d'autres praticiens. » « Le patient lui-même a évolué pendant la crise sanitaire. Il comprend désormais que la pharmacie n'est pas seulement un lieu où l'on dépose son d'ordonnance et où on achète des produits de parapharmacie. Il sait qu'il peut aussi y trouver une offre en prévention, en dépistage, voire en téléconsultation. Il est prêt à entendre ce discours », renchérit Samuel Tordjman. Quant aux pharmaciens, après un faux départ dans les entretiens pharmaceutiques, ils ont désormais conscience que ceux-ci peuvent alimenter leur revenu. Et améliorer l'image de leur pharmacie.
D'après une conférence de presse de Leader Santé.
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