Au Chili, deux vétérinaires auraient utilisé un vaccin indiqué chez le chien pour immuniser une centaine de personnes contre le SARS-CoV-2. Ils sont poursuivis a minima pour non-respect des normes sanitaires et exercice illégal de la médecine, mais d’autres actions en justice pourraient s’ajouter pour administration à des personnes de produits exclusivement destinés à l’animal, tromperie, mise en danger de la vie d’autrui…
La justice chilienne a ouvert une enquête à l’encontre de deux vétérinaires chiliens qui auraient administré des vaccins réservés aux chiens à une centaine de personnes dans la ville de Calama, dès le mois d’avril 2020. Les faits ont été découverts par des responsables sanitaires lors d’une inspection dans une clinique vétérinaire de Calama en septembre. Les employés y travaillaient sans masque et ont expliqué qu’ils avaient été vaccinés contre le Covid-19 par un vétérinaire local… alors qu’aucun vaccin anti-Covid n’était encore disponible dans le monde.
Après enquête, ce sont deux vétérinaires de Calama qui sont poursuivis pour l’administration d’un vaccin destiné aux chiens pour prévenir notamment maladie de Carré, parvovirus, parainfluenza… et coronavirus canin. La secrétaire régionale du ministère de la Santé, Rossana Diaz, a expliqué hier que l’un des vétérinaires avait diffusé une fausse étude sur l'efficacité de ce vaccin chez l'homme. Selon le média chilien « Cooperativa », plus d’une centaine de personnes auraient ainsi été vaccinées, dont des personnels de santé et des mineurs. L’affaire a été dévoilée cette semaine, lorsque des responsables de la santé ont signalé à la justice que les vétérinaires n'avaient pas payé les amendes qui leur avaient été infligées.
Le Collège de médecine vétérinaire du Chili (COLMEVET) annonce qu’il prévoit lui aussi des actions en justice, notamment pour expérimentation illégale sur des humains et tromperie. Notant que le comportement des prévenus jette l'opprobre sur toute la profession, il ajoute qu'ils pourraient écoper d’une « suspension pour trois ans de pratique professionnelle ». Le COLMEVET a aussi tenu à rappeler que le coronavirus canin est « un coronavirus alpha qui provoque une affection gastro-intestinale aiguë chez le chien et ne se transmet pas aux humains », alors que le SARS-CoV-2 qui infecte les humains « appartient au genre de coronavirus bêta » et qu’il n’y a « pas d'immunité croisée entre les coronavirus alpha et bêta ». Il appelle la population à « ne pas se laisser berner par des initiatives qui peuvent causer de graves dommages à la santé et qui n'ont pas été approuvées sur une base scientifique et par l'autorité sanitaire compétente ».
Jusqu'à présent, le Chili a administré au moins une dose d'un vaccin anti-Covid à 7,7 millions de personnes sur une population cible de 15,2 millions. Le pays a enregistré 1,13 million d'infections et plus de 25 000 décès.
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