- Je pourrai être à la pharmacie tous les lundis et tous les samedis. Et puis même quand je ne serai pas présente, je serai toujours disponible pour la pharmacie, dit Karine pour rassurer son associé et ami.
- Mais tout de même ! Tu es bien consciente de la charge de travail qui t’attend ?, lui rétorque J-C. Et toi Matthieu, tu es conscient que votre vie de famille va être totalement bousculée ?
Le mari de Karine ne répond pas. Il prend la main de la pharmacienne, et sourit.
- Nous en avons parlé, parlé et reparlé, poursuit Karine. Avec Matthieu, avec Joseph… Je sais bien que les cinq prochaines années vont être différentes si je suis élue députée…
- Mais Karine est une femme de conviction, qui s’engage. Et c’est pour cela que je l’aime. Elle ne sera pas la première femme mère de famille, pharmacienne, et élue. Et puis, depuis quatre ans qu’elle est adjointe, nous avons pris l’habitude de nous préserver du temps pour nous, rien que pour nous, répond tranquillement Matthieu.
Delphine, l’épouse de J-C, sert le café puis s’assoit. Elle soumet une proposition surprenante :
- Et si vous décidiez d’avoir un troisième associé ?
- C’est reparti. C’est une obsession chez toi chérie ! Tu crois que les associés courent les rues ?
- Ça permettrait à Karine de lever le pied à la pharmacie sans déstabiliser la pharmacie. Vous avez deux adjointes qui, il me semble, sont très compétentes.
- Ma pauvre mère, nous allons la tuer si nous lui disons que sa pharmacie est aux mains de trois pharmaciens.
- C’est une bonne idée en fait, dit Matthieu en soutien à son amie et consœur médecin.
- Une idée qui me trotte aussi dans la tête depuis plusieurs mois, ajoute Karine. Mais je ne suis pas certaine que Marion et Kenza soient intéressées par cette proposition. Marion s’investit à fond dans les pompiers. Quant à Kenza, elle est occupée par cette affaire de harcèlement avec son ancien patron…
- Le fameux Pinson qui se présente lui aussi aux élections.
- Lui-même.
- Donc si aucune de nos deux adjointes ne veut s’engager, l’affaire est réglée, dit J-C en posant les deux mains à plat sur la table.
- En revanche, l’association pourrait bien intéresser quelqu’un d’autre, reprend Karine sans s’occuper de la réaction de son confrère.
- Mais qui ?
- Julien.
- Le petit Julien Frémoi, notre petit stagiaire de 2018 (voir épisode 1) ? Mais il est à l’ARS Mayotte depuis trois ans ! Et avec le choléra, il doit être débordé de travail…
- Et il compte bien revenir définitivement en métropole. Ce qui semble normal puisque lui et Juliette se sont mariés l’année dernière (voir épisode 199).
- S’il revient, il s’associera avec sa femme. L’affaire est réglée.
- Mais arrête de régler les affaires aussi rapidement, s’agace Delphine.
- J-C, la pharmacie de Juliette n’a pas encore un chiffre d’affaires suffisant pour supporter deux associés. Par contre, Julien est réellement en recherche d’une pharmacie depuis plusieurs mois, Juliette me l’a dit. Notre proposition pourrait réellement le séduire. Il faudra juste qu’il te supporte, plaisante Karine en tapant sur l’épaule de son associé.
- Julien revient, lâche J-C, abasourdi. Puis, regardant sa consœur dans les yeux, il lui dit :
- Toi, tu as intérêt à remporter ces législatives. Quelques pharmaciens en plus à l’Assemblée nationale, ce sera toujours un atout pour faire entendre notre voix. Vox pharmacie !
(à suivre…)
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