Pour Daniel Buchinger, l’éco-système des pharmacies d’officine fait face à des « signaux faibles auxquels nous nous devons de réagir ». « On assiste actuellement à une concentration des groupements, comme chez Hygie 31 ou Boticinal, et cette massification se rencontre également chez les grossistes et les laboratoires. »
Selon lui, cette concentration est due à la « nouvelle économie de l’officine ». « Nous sommes passés de la vente (ordonnance et livraison de médicaments) à des prestations de services », poursuit-il. Or aujourd’hui, « aucune pharmacie en France ne peut dire qu’elle est en capacité de remplir toutes les missions qui lui sont assignées », comme le bilan partagé de médication et les entretiens. Cependant, la « marge du médicament ayant été reportée sur ces nouvelles missions, si les pharmaciens ne les remplissent pas, ils vont rencontrer des difficultés au niveau des finances de leur officine », assure Daniel Buchinger. De ces évolutions découle une concentration du marché. Un passage obligé selon le président du Groupe Univers Pharmacie, car il s’agit « du seul moyen pour apporter une plateforme de prestations et de conseils permettant aux officines de remplir toutes leurs missions », même – et surtout- aux plus petites qui réalisent un chiffre d’affaires d’1 million d’euros.
Trois ou quatre rachats dans l’année
Son groupe rassemble également Forum Santé et DL Santé, ainsi qu’Escale Santé et de Pharm O’Naturel acquis fin 2023, mais Daniel Buchinger promet d’accélérer le mouvement et annonce être en négociation avec « trois ou quatre groupements » avec une possible entrée au capital dans les douze mois. Il s’agira ensuite de tenir ce rythme pendant les cinq prochaines années, jusqu’à atteindre 10 % de part de marché. « Dans les cinq à sept ans, je pense qu’il y aura 12 coalitions de groupements qui représenteront 80% de parts de marché », poursuit-il. Cette concentration des groupements est rendue nécessaire pour survivre, afin de bénéficier d’une infrastructure suffisante et pour continuer de négocier de la manière la plus avantageuse au niveau des achats. Avec l’effet de regroupement, les conditions des grossistes-répartiteurs seront plus favorables aux « gros groupements » et « il ne restera plus rien pour les petits », met-il en garde. Dans ces conditions, « comment faire face à un groupement qui représente 10 ou 15% de part de marché ? Comment voulez-vous défendre vos adhérents pour négocier au mieux ? Nous sommes obligés de grandir en parts de marché et en nombre d’adhérents fédérés », insiste-t-il. Plus un groupement est important, plus il permettra à une pharmacie de réaliser « 100% des activités autorisées » grâce à son appui technique et logistique. Il y a d’autant plus d’urgence à opérer ces regroupements face aux fonds d’investissement étrangers, « nous sommes un groupement français d’indépendants avec des pharmaciens à sa tête qui connaissent le métier et les besoins des pharmaciens en temps réel », défend le président de Groupe Univers Pharmacie.
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