La quasi-totalité des pharmaciens est sensible à la protection de l'environnement, révèle une enquête de l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF), menée en partenariat avec GERS Data.
Selon les résultats d'une enquête menée auprès de 444 officines* par GERS Data pour l'Union nationale des pharmacies de France (UNPF), 80 % des titulaires déclarent avoir déjà mis en place une démarche de développement durable au sein de leur officine. Ils ciblent en priorité les économies d’énergie et de ressources. L'enquête recense ainsi 98 % de titulaires à éteindre la lumière et les ordinateurs lors de la fermeture et 57 % à optimiser leurs commandes pour réduire les livraisons. 45 % ont développé un rayon « nature » et 42 % ont encouragé les circuits doux. Parallèlement, plus de 7 titulaires sur dix ont sensibilisé leurs patients à la planète, que ce soit en expliquant le fonctionnement de Cyclamed et de la collecte des DASRI ou en réduisant la distribution des sachets. « Habitués à devoir gérer les priorités de santé et prendre le rythme des nouvelles missions dans un temps resserré, les pharmaciens ont aussi le sens de l’efficacité lorsqu’il s’agit d’écologie. Ce qu’ils peuvent réaliser seuls, ils sont déjà une grande majorité à le faire. L’engagement des pharmaciens dans les filières DASRI et Cyclamed témoigne par ailleurs du succès de la mobilisation collective lorsqu’elle est structurée et accompagnée », se félicite Christophe Le Gall, président de l’UNPF.
L'enquête montre également que « 15 % des titulaires non engagés à ce jour envisagent de le faire à court terme ». Pour la profession, le « virage vert » relève d’abord d’un « devoir citoyen », identifié comme une « source d’économies » et une composante de la démarche qualité. Dans une moindre mesure, il s'agit d'un enjeu d’image et d’attractivité vis-à-vis des patients et d'un facteur de recrutement des jeunes, très sensibilisés aux questions environnementales et qui privilégient de plus en plus les employeurs écovertueux.
Toutefois, une marge de progression subsiste. En dépit de l’importance accordée à l’aspect économique d’une bonne gestion environnementale, seulement un quart des répondants effectue un suivi mensuel de leurs consommations, et 11 % jamais.
De même, certaines thématiques telles que le passage à une seule livraison par jour au lieu de deux, le bilan carbone de l’ordonnance et le label d’employeur écoresponsable restent très marginales dans les préoccupations des titulaires. « Ces résultats montrent un besoin d’accompagnement pour la mise en œuvre de mesures plus systémiques, touchant notamment à l’approvisionnement, qui requièrent un changement profond d’habitudes », analyse David Syr, directeur général adjoint de GERS Data. Pour Christophe Le Gall, il est également temps de « porter l’effort collectif vers de nouveaux gisements d’économies et de décarbonation du secteur des soins de ville, en coopérant avec tous les acteurs concernés ». Et d'inciter les confrères à rester en première ligne. « N’attendons pas qu’on nous dise comment faire ou qu’on nous impose des solutions inadaptées comme la dispensation à l’unité. » Le président de l'UNPF insiste par ailleurs sur la nécessité d'une démarche incluant toutes les officines, tenant compte des spécificités territoriales et capitalisant sur les possibilités des nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle, « pour optimiser le cycle allant de la commande à la dispensation ».
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