C’est acté. Comme prévu, l’expérimentation de la dispensation adaptée prévue pour deux années a pris fin le 30 juin. Ni prolongée, ni généralisée, la mission doit d’abord faire l’objet d’un bilan de l’assurance-maladie auquel les syndicats de pharmaciens souhaitent apporter leur contribution. En attendant, la rémunération est suspendue mais les pharmaciens peuvent continuer à enregistrer leurs interventions.
Malgré les appels du président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Pierre-Olivier Variot, à poursuivre cette nouvelle mission sans interruption, l’expérimentation de la dispensation adaptée a bien pris fin le 30 juin dernier, l’assurance-maladie souhaitant « prendre le temps de l’analyse ». Car le bilan va devoir confronter le succès rencontré auprès des confrères – 16 800 pharmaciens en 2021 et 14 000 en 2022 ont enregistré leurs interventions pharmaceutiques – avec les modalités de calcul pour leur rémunération qui, si l’on suit les règles prévues à l’avenant conventionnel n° 20, n’aurait pas dû en déclencher le versement pour l’année 2021 et ne devrait pas davantage le déclencher pour 2022.
En effet, le mode de calcul qui vise à partager les économies réalisées grâce à la dispensation adaptée (55 % pour l’assurance-maladie et 45 % pour les pharmaciens impliqués) prévoit ce déclenchement en fonction d’un objectif de baisse de volume du nombre de boîtes dispensées. Malgré un objectif non atteint l’an dernier, l’assurance-maladie avait d’elle-même déclenché le versement. Cette année encore l’objectif n’est pas atteint, ont découvert les syndicats le 7 juin lors d’une commission paritaire nationale. Ce qui n’a pas surpris le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, non-signataire de l’avenant 20 car opposé à ces modalités de rémunération.
Dans un communiqué, la FSPF précise qu’en conséquence, la rémunération est suspendue, le versement annuel en 2023 ne tiendra compte que des actes réalisés au premier semestre 2022. Cependant, précise-t-elle, il est possible de continuer à saisir le code acte DAD par les confrères qui souhaitent poursuivre la mission, l’assurance-maladie ayant assuré que les 10 centimes par « topage » continueront à être versés. De son côté, Pierre-Olivier Variot espère que, lors de la remise sur les rails de la mission après le temps d’analyse de l’assurance-maladie, une certaine rétroactivité dans la décision récompense les pharmaciens qui n’auront pas interrompu leur engagement. Les deux syndicats renouvellent leur volonté de travailler avec l’assurance-maladie concernant cette mission, la FSPF insistant sur « la valorisation des interventions pharmaceutiques » et attendant impatiemment les résultats de l’Observatoire de la rémunération pour le premier semestre 2022 qui seront connus dès jeudi après-midi.
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