Les alertes de pharmacies en rupture de vaccins antigrippaux amènent les syndicats de la profession à faire le point sur les stocks disponibles dans le réseau officinal. Ils demandent un dispositif de rétrocession ainsi que des engagements du gouvernement concernant la reprise des vaccins résiduels en fin de campagne.
L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a rendu public le niveau des stocks de vaccins dans le réseau officinal. Cette semaine, 600 000 doses étaient disponibles en pharmacie, soit 38 doses par officine en moyenne. C’est 50 000 doses de moins que la semaine dernière où l’on enregistrait 44 doses par officine. Mais les stocks médians – 10 doses cette semaine et 12 doses la semaine dernière - révèlent une répartition inégale des vaccins antigrippaux sur le territoire. D’ailleurs, « 10 % des officines détiennent 50 % des doses », pointe Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO à l’exposé de ces chiffres. « De plus, seules deux agences de répartition (CERP Marseille & Alliance Corse) en ont, alors que le pic épidémique n’est toujours pas atteint, et qu’il est encore temps de se faire vacciner. »
Prenant la mesure de la répartition inégale des vaccins sur le territoire, l’ARS Grand Est a diffusé le matin du 10 janvier un message urgent aux officinaux leur demandant de l’informer - avant midi - sur leur niveau de stocks en vaccin, dans l’objectif « de cartographier les stocks résiduels en pharmacie ». « Depuis que les pharmacies vaccinent, le taux de vaccination de la population cible est passé de 49 % à 55 % », relève Pierre-Olivier Variot pour illustrer le succès de la campagne en officine. Néanmoins, alors que 10,3 millions de personnes sur 17 millions de personnes cibles se sont fait vacciner cette année, une marge de progression subsiste. Pierre-Olivier Variot suggère ainsi quelques assouplissements, comme l’éligibilité automatique de toute personne âgée de 65 ans et plus « qu’elle soit munie ou non d’un bon » ou encore une rétrocession possible entre pharmacies de ville. Hormis ces simplifications, le président de l’USPO réclame des pouvoirs publics, ainsi que des grossistes-répartiteurs, un engagement pour reprendre les stocks résiduels en fin de campagne. « Les périmés - et le manque à gagner qui en découle - ne peuvent être supportés par les pharmaciens », dénonce Pierre-Olivier Variot. Une garantie qui n’est pas superflue en cette période où les précommandes de vaccins pour la saison 2025-2026 s’organisent.
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