Le chiffre d’affaires de la pharmacie en 2020 ressemble à s’y méprendre à celui de l’année précédente. Restées ouvertes même au plus fort de la crise, les officines ont multiplié les nouvelles missions et ont su répondre aux besoins des Français. Une « élasticité » saluée ce midi par le GERS lors de la présentation du bilan annuel du secteur.
Le chiffre d’affaires du réseau officinal s’établit à 36,082 milliards d’euros en 2020, versus 36,025 milliards d’euros en 2019. Une très légère évolution de 0,2 % qui pousse David Syr, directeur général adjoint de GERS Data, à commenter : « Tout ça pour ça… » Car le réseau n’a pas chômé malgré la crise et le résultat des efforts consentis peut sembler décevant. Même si le fait d’avoir conservé un chiffre d’affaires stable est aussi le fruit de ces efforts. Le médicament non remboursable paye le plus lourd tribut, en recul de 234 millions d’euros (-10 %), le médicament remboursable et les dispositifs médicaux se maintiennent (0,3 %) ainsi que la cosmétique (0,5 %). Les segments qui s’en sortent le mieux sont les compléments alimentaires (+5,6 %), le vétérinaire (+15,3 %) et les accessoires (+9,6 %). L’analyse du chiffre d’affaires 2020 par taux de TVA confirme les observations précédentes. La TVA à 2,1 % (médicament remboursable) involue de 0,1 %, le 5,5 % (principalement les compléments alimentaires) progresse de 4 %, le 10 % (essentiellement le médicament conseil) chute de 11 % et le 20 % (dermocosmétique et certains dispositifs médicaux) se maintient à +1 %.
Données GIE GERS - GERS DATA
David Syr souligne surtout « l’élasticité et la résilience des pharmaciens », notant qu’ils ont été capables d’absorber la forte demande de soins, par exemple le lundi 16 mars, à la veille du premier confinement, en doublant leur chiffre d’affaires du jour, ou encore en multipliant par trois le nombre de vaccins contre la grippe administrés depuis octobre dernier. « Cette forte capacité de mobilisation se constate dès la première semaine de campagne de vaccination et on peut estimer que d’ici à ce qu’elle se termine, fin janvier, les officines auront augmenté d’environ 15 % le nombre de doses administrées », ajoute Patrick Oscar, délégué général du GIE GERS et directeur général de GERS Data. Le trafic en officine a été globalement ralenti (-2 à -4 % pour les officines jusqu’à 7 millions d’euros de chiffres d’affaires, -17 % pour celles faisant un chiffre d’affaires supérieur), mais les pharmacies en milieu rural ont mieux résisté. En revanche, le GERS note que le panier moyen est plus élevé en 2020, ce qui suggère que les Français ont « rentabilisé » leurs moindres déplacements.
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