En ces temps épidémiques, tout le monde ou presque est désormais familiarisé au concept du contact tracing. Il faut désormais s’habituer à un nouvel anglicisme : le contact warning.
Les services chargés du traçage des cas contacts sont aujourd'hui sous très forte pression alors que le nombre de contaminations quotidiennes dépasse depuis plusieurs jours les 200 000 en France. D'où l'apparition du contact warning, qui n’a pas vocation à remplacer le contact tracing mais plutôt à le compléter, voire à le suppléer dans le cadre de l’utilisation des autotests.
En effet, dans son avis du 2 janvier sur « l’extension de l’utilisation des autotests chez les personnes contacts », la Haute Autorité de santé (HAS) précise que dans un contexte d’utilisation d’autotests, la stratégie de contact tracing, où les personnes contacts sont contactées par l’assurance-maladie, « évolue vers une stratégie de contact warning : les patients contaminés contactent eux-mêmes leurs personnes contacts ».
Le concept préexistait à cet avis puisqu’il a toujours été entendu que les personnes positives au Covid ne doivent pas se contenter du contact tracing de l’assurance-maladie, mais être proactives et prévenir toutes les personnes dont elles ont été physiquement proches. Une recommandation qui vaut aussi pour les cas contacts qui doivent prévenir les personnes avec lesquelles ils ont été en contact 48 heures après qu’ils ont eux-mêmes été exposés à une personne positive. Le but : déclencher une autosurveillance et une limitation des contacts sociaux pour réduire la transmission possible.
Cette solution à l’absence de contact tracing lors de l’utilisation d’autotests (qui devrait néanmoins intervenir en cas de résultat positif, l’utilisateur étant alors prié de confirmer ce résultat par un test antigénique ou PCR qui, eux, font bien l’objet d’un contact tracing) ne répond pas, néanmoins, aux autres reproches relevés par la profession dans un communiqué commun quant à la vente d’autotests dans les grandes surfaces. À savoir, l’absence de traçage et de criblage. Les syndicats, l’Ordre, les groupements et les étudiants en pharmacie demandent au gouvernement « de préciser, en collaboration étroite avec les professionnels de santé, la nouvelle politique de dépistage de notre pays, pour qu’elle soit efficace et lisible ».
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