Dans une déclaration commune publiée le 26 février, les Académies nationales de pharmacie et de médecine s’inquiètent du manque d’intérêt des jeunes pour les études de santé, phénomène notamment illustré par l’augmentation des places vacantes en deuxième année de pharmacie ces dernières années.
Parmi les causes avancées pour expliquer ce manque d’intérêt pour la filière, la réforme de l’accès aux études de santé mais aussi, en amont, une désaffection des bacheliers pour les études scientifiques. « La mise en place de la réforme de l'entrée dans les études de santé, et celle, contemporaine, de l'enseignement scientifique au lycée, ont aggravé la situation », soulignent les auteurs du texte, qui font notamment référence à la suppression des séries scientifiques (S) en 2019 suite à la réforme du baccalauréat.
Pour ces sociétés savantes, cette situation s’explique également par « les lacunes de connaissances dans les matières scientifiques en général avant le baccalauréat et notamment celles en lien avec la santé ». De plus, « il existe également un déficit évident d’informations adaptées en vue de l’orientation des élèves tant au collège qu’au lycée », regrettent-elles.
Revoir enseignements et orientation
Comme le rappellent les signataires, les pouvoirs publics ont affiché leur volonté « d’accroître le niveau des élèves sur les savoirs fondamentaux. ». Pour cela, « il est essentiel d’intégrer parmi ces savoirs fondamentaux les dimensions “santé” et inclure ainsi, en plus des mathématiques et du français, les connaissances du corps humain et la prévention des multiples risques sanitaires », plaident les Académies de pharmacie et de médecine. Elles estiment aujourd’hui indispensable de mener une réflexion approfondie « pour revaloriser la place de l’enseignement des sciences, de la biologie humaine et de la santé au collège et au lycée » en plus de mieux informer les élèves sur la diversité des métiers de la santé.
De leur côté, les principales fédérations d’étudiants en santé ont rendu leur rapport 2024 sur la réforme du 1er cycle des études de santé. Elles critiquent les multiples dysfonctionnements attribués à une mise en œuvre incohérente de la réforme, appliquée de manière très hétérogène.
Alors que cette dernière devait diversifier les modalités d’évaluation, pour s’éloigner du « tout QCM » et du « bachotage », seulement 25 % des universités proposent plus de deux modalités d’évaluation écrite, avec des questions rédactionnelles ouvertes. Quant aux épreuves orales, leur durée, la composition du jury et leur coefficient (parfois jusqu’à 50 % de la note finale) sont laissés à la discrétion des universités, sans aucune harmonisation entre ces dernières.
Face à ces constats, les fédérations étudiantes lancent, du 29 février au 29 mars, un questionnaire adressé aux élèves qui passent ou sont passés par une PASS, une LAS ou une LSPS.
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