« IL Y A ENCORE beaucoup de travail à faire et des évolutions nécessaires », a prudemment conclu Maxime Beltier, président de l’ANEPF, à l’issue du débat sur la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HSPT) qui s’est tenu le 15 octobre à Bordeaux, dans le cadre du congrès de l’association. Du pain sur la planche, des incertitudes et des espoirs… c’est bien ce que cette loi suggère aux représentants syndicaux et ordinaux invités à ce débat.
En préambule, Claude Japhet, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), a souligné que, un an après l’adoption de la loi HPST, la profession était toujours en attente des décrets d’application. Il a également rappelé « la forte pression exercée par les médecins contre le pharmacien correspondant » et le récent succès électoral de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), syndicat qui lui est le plus opposé. De quoi laisser des doutes quant à l’imminence de la signature des décrets concernant l’officine ; sans oublier le probable remaniement ministériel.
« 2010 a été une année de mutation qui a vu la profession s’emparer de ce texte révolutionnaire, a pour sa part indiqué Jean-Charles Tellier, président du conseil central A de l’Ordre des pharmaciens. Nous devons travailler la qualité de nos officines pour appliquer ce texte. J’attends cela avec un peu d’anxiété ; je ne voudrais pas qu’il fasse naître trop d’espoirs, ni être trop de pessimiste. »
Rémunération.
« On ne peut distinguer la partie théorique du texte, de la partie financière, a souligné François Martial, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) Aquitaine. Toutes les mesures de la loi HSPT ne se feront qui si nous avons les moyens de les mettre en œuvre, comme, par exemple, déléguer un collaborateur en formation. » Un argument repris par Pierre Bèguerie, président du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’Aquitaine : « Quand, moi pharmacien de terrain, je lis dans la loi les missions du pharmacien, j’ai envie de dire à Madame la ministre : Cessez de nous casser les pieds avec vos décrets, nous faisons tout cela depuis longtemps et je suis sûr que les pharmaciens vont s’adapter. Mais je suis pessimiste quant au problème financier, car tout cela nous le faisons déjà gratuitement, dans l’intérêt du patient. »
Passation de relais.
Face à un parterre d’étudiants en pharmacie, les intervenants ont souhaité responsabiliser la nouvelle génération, voire lui passer le relais : « La loi HPST doit devenir notre Bible, a suggéré Jean-Charles Tellier. Nous comptons sur les étudiants en stage pour inciter les confrères à la connaître et sur les futurs adjoints pour la mettre en place. »
Jérôme Paresys, président du conseil central D de l’Ordre, a insisté sur la nécessaire coopération entre professions de santé : « N’oubliez pas l’hôpital. La ville fonctionnera bien si elle fonctionne avec l’hôpital, vous devez tendre la main à l’hôpital. De même, avec les médecins. Notre génération n’a pas su se comprendre, la vôtre va y arriver. La loi HPST ne fonctionnera que s’il y a coopération. »
Avenir radieux.
La balle est donc dans le camp de la nouvelle génération. Une responsabilité qui s’accompagne de belles perspectives comme l’a souligné Anne-Sophie Lassabe, présidente de l’USPO Aquitaine : « Le rapport Rioli montre tout ce que nous allons pouvoir apporter au patient. Les 55 000 médecins ne seront plus que 35 000 dans dix ans. Dans les campagnes, le pharmacien aura un rôle moteur, il sera le lien avec tous les réseaux de soins. À nous de créer ces réseaux avec les médecins. »
« L’offre médicale diminue, la demande de soins va être multipliée par deux avec le papy boum qui nous amène des clients intéressants, car habitués à consommer, a indiqué Thierry Barthelmé, président de l’UTIP. Cela va générer un boum des soins. Or, le pharmacien dispose de tous les atouts pour y répondre. Nous avons des locaux, une informatique performante, des CFA pour former nos employés aux nouveaux métiers de l’officine… Vous avez devant vous un avenir radieux ! Et je demande à ceux qui n’ont pas choisi la filière officine de reconsidérer leur position… »
Un discours applaudi par les étudiants en pharmacie qui, quoiqu’il arrive, constituent la génération HPST.
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