Selon des chiffres donnés par le magazine « L'Étudiant », 71,5 % des 10 096 étudiants admis dans l'une des quatre filières d'études de santé à la rentrée 2021 avaient validé une année en PASS. Les étudiants issus de la L.AS ne représentaient donc que 28,5 % du contingent. Si l'on retrouve moins d'étudiants venus de cette nouvelle licence dans les filières MMOP, cela s'explique par différents facteurs : « Un déficit de candidatures, davantage d'abandons et un moindre niveau des étudiants en L.AS », résume un rapport du Sénat.
Moins demandée et donc moins concurrentielle, cette licence avec option santé offrait paradoxalement plus de chances d'accéder aux filières MMOP l'an dernier. Une fois arrivés en médecine ou en pharmacie, certains étudiants issus de la L.AS se retrouvent toutefois en grande difficulté. « À l'Université de Montpellier, il y avait deux étudiants en première année de pharmacie qui avaient validé une année en L.AS, les deux ont abandonné », explique Théo Vitrolles, porte-parole de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). « L'une des priorités désormais c'est de proposer un vrai accompagnement aux étudiants venus de la L.AS quand ils intègrent l'une des filières de santé, c'est pour l'instant l'un des gros manques de la réforme. On pourrait par exemple leur proposer une prérentrée, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. » Cette année, comme la précédente, les universités ont bénéficié de dérogations pour accueillir dans les filières de santé une majorité d'étudiants venus du PASS. À terme, comme le prévoit la réforme, autant d'étudiants PASS que L.AS devront être admis dans les filières MMOP. « Si le nombre d'étudiants venus de L.AS augmente et qu'il y a beaucoup d'abandons cela risque de poser un gros problème. En tout cas, pour moi, il n'est pas réaliste d'envisager un 50-50 dès l'an prochain », estime Théo Vitrolles.
Vigilance sur le déroulement des oraux
Après une première année chaotique, la mise en place de la réforme de la PACES semble malgré tout se poursuivre dans une plus grande sérénité cette année, c'est en tout cas le sentiment de Théo Vitrolles. « Oui, cela se passe mieux cette année, notamment parce que le contexte sanitaire est moins contraignant pour les étudiants. On constate toujours quelques problèmes cependant, notamment un manque d'homogénéité dans l'application de la réforme avec des différences notables selon les universités, rappelle-t-il. On sera également très attentif sur la manière dont vont se dérouler les oraux. Des questions complètement hors sol avaient été posées l'an dernier comme lorsqu'on a demandé à des étudiantes comment elles géreraient leur grossesse si elles devenaient médecins. Il est probable de voir encore quelques problèmes avec les oraux mais comme le sujet a été très médiatisé, on espère tout de même qu'il y a en aura moins cette année. »
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