Selon une enquête de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), instaurer un choix précoce de la filière pharmacie dès le lycée impacterait négativement la filière, puisque seulement 2,6 % des étudiants estiment avoir été informés des métiers pharmaceutiques durant le lycée.
Dans un contexte de diminution du nombre d'étudiants en filière pharmacie, avec 1 027 places vacantes à la rentrée 2022 en deuxième année de pharmacie (+550 % par rapport à l'année précédente), l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) a mené une enquête auprès des étudiants des 24 facultés de pharmacie et de toutes les promotions. Son but : juger de l'efficacité de la réforme de l’entrée dans les études de santé (REES) et de la pertinence d'une sélection préalable sur Parcoursup.
Selon les résultats, seulement 2,6 % des étudiants déclarent avoir été informés sur l’existence de la filière pharmacie au cours de leurs années lycée. Un manque de visibilité qui diminue d'autant le nombre d'étudiants en faculté de pharmacie, puisque 30 % des sondés expliquent ne pas avoir choisi cette filière en premier choix à cause d'une méconnaissance de son existence. L'étude pointe le fait que seulement 1,3 % des étudiants ont connu cette filière grâce aux conseillers et services d’orientation, contre 21,4 % via leur famille et 15,2 % par d'autres étudiants. « Ceci nous questionne donc quant à la qualité de l’orientation dans les lycées », commente l'ANEPF.
Le syndicat étudiant pointe du doigt le manque de pertinence du système : « Dans un monde où l’attractivité envers la pharmacie doit être exacerbée, il paraît impensable de sélectionner précocement des étudiants dès le lycée, qui plus est via une sélection directe sur Parcoursup. Imposer un choix précoce de la filière semble délétère en raison du manque d’information de la part des lycées sur les métiers de la pharmacie », affirme l'association, dont l'enquête montre que 55,3 % des étudiants en pharmacie n'envisageaient pas cette filière au lycée.
Ainsi, l'ANEPF considère que la réforme de l’entrée dans les études de santé « n’a pas accentué le manque d’attractivité de la filière pharmacie, mais l’a seulement dévoilé » et que sortir la filière pharmacie du parcours MMOPK (Maïeutique, Médecine, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie) et inclure une sélection préalable sur la plateforme Parcoursup serait donc dangereux et risqué pour cette filière si peu connue des étudiants à ce moment.
« Nous ne pouvons tolérer ce manque de reconnaissance du métier de pharmacien menant peu à peu à sa perte », conclu l'ANEPF qui se positionne contre la création d’un PASS et/ou de L.AS spécifiques à pharmacie, et souhaite le maintien de la filière dans une première année commune (parmi MMOPK) avant l’entrée à l’université, avec une orientation progressive et qui garantit le libre choix de l’étudiant le plus longtemps possible.
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