APRÈS la refonte des trois premières années d’étude de pharmacie, c’est au tour des quatrième, cinquième et sixième années de passer à la moulinette de la réforme. L’arrêté du 26 avril 2013 prévoit ainsi de nombreuses mesures pour donner un coup de jeune à ce cursus (voir ci-dessous). Un texte accueilli favorablement par les doyens de pharmacie et les membres de l’association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF) qui ont participé à l’élaboration de la réforme. Cet arrêté permettra la mise en place de la nouvelle quatrième année dès la rentrée 2013.
L’ANEPF « se réjouit » de la parution officielle de ce document « très attendu ». L’association des étudiants se déclare satisfaite d’un « texte consensuel » qui permettra, selon elle, aux futurs pharmaciens de « sortir des bancs de la faculté mieux formés aux attentes de la société et des patients ». Pour Maxime Villoria, vice-président de l’ANEPF, ce texte « répond à la nécessité de mieux préparer les pharmaciens aux évolutions du métier prévues par la loi HPST et la convention pharmaceutique ». L’association estudiantine souligne notamment que « la refonte des enseignements pharmaceutiques, abordés sous forme d’unités d’enseignements transversales, permet le décloisonnement des matières et, ainsi, l’abord des pathologies et thérapeutiques par thème ». Elle indique néanmoins qu’elle restera vigilante sur la façon dont sera mis en place dans les facultés le nouvel examen prévu par la réforme, le certificat de synthèse pharmaceutique, organisé à l’issue des enseignements du tronc commun.
Communication et éducation thérapeutique.
Dominique Porquet, président de la conférence des doyens de facultés de pharmacie, note quant à lui que « les doyens ont travaillé très activement sur le texte, qui a fait l’objet de nombreux allers et retours. Globalement, il est conforme à nos attentes », déclare-t-il. Il estime que la réforme vient « renforcer la pharmaceutisation des études ». Elle prévoit en effet une réduction des disciplines fondamentales, comme la physique et la chimie, en faveur d’enseignements plus spécialisés. « C’est le changement le plus important apporté par cette réforme : les études sont plus professionnalisantes et plus tôt, explique Dominique Porquet. Pour la filière officine, par exemple, nous avions constaté que la formation n’était plus tout à fait en accord avec ce qu’on demandait aux professionnels et qu’elle n’était pas adaptée aux nouvelles missions. » Désormais, les étudiants seront sensibilisés à la communication dès la deuxième année. Communication vers les professionnels de santé, afin d’être aptes à participer à des réseaux de soins, mais aussi vers les patients, pour préparer les entretiens pharmaceutiques. Une formation à l’éducation thérapeutique du patient (ETP) est également prévue. Tous les pharmaciens, quelle que soit leur filière, bénéficieront d’au moins 20 heures de cette matière et les officinaux en auront 20 de plus, ce qui leur permettra d’atteindre le quota de 40 heures requises pour pratiquer l’ETP. Par ailleurs, les pharmaciens souhaitant se former à la recherche pourront bénéficier d’unités d’enseignement libres susceptibles de donner lieu à l’élaboration d’un « cursus recherche ». « Le problème actuel des étudiants en pharmacie est qu’on les forme beaucoup trop tard à cette spécialisation. Ils pourront à l’avenir participer plus facilement à des stages d’initiation dans ce domaine », souligne Dominique Porquet. Les cursus ont été modifiés à hauteur de presque moitié de leurs contenus pour chacune des années. Ils devront désormais être mis à l’épreuve de la pratique. « Il faudra se laisser un peu de temps pour analyser l’impact de cette réforme, estime le président de la conférence des doyens. Le ministère a décidé d’attendre quatre à cinq ans avant d’en dresser le bilan. Cependant, nous pourrons faire de petites modifications en cours de route, comme nous l’avons déjà fait pour la deuxième année. L’idée est de s’adapter progressivement. »
Le texte entrera en vigueur à la rentrée 2013 pour la quatrième année, en septembre 2014 pour la cinquième année, et en 2015 pour la sixième année. La réforme des études pharmaceutiques est en route.
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