Même s'ils en ont une image très positive, les jeunes connaissent assez mal le métier de pharmacien et sont encore trop peu nombreux à vouloir s'orienter vers l'un des cinq métiers de la filière (officine, biologie médicale, industrie, hôpital, distribution).
Ainsi, selon un sondage réalisé à la demande du CNOP auprès de 1 000 jeunes de 15 à 25 ans, ils ne sont que 9 % à envisager une carrière dans la profession et seulement 5 % d'entre eux savent identifier l'ensemble des lieux d'exercice des pharmaciens. Face à ce constat et dans le contexte de la réforme des études de santé, effective depuis la rentrée, le CNOP a mis au point une campagne de communication pour mieux faire connaître le monde de la pharmacie aux collégiens, lycéens et étudiants en première année. Un projet ambitieux au budget conséquent : environ 250 000 euros. « Il nous a semblé que c'était le bon moment pour le faire, précise la présidente du CNOP, Carine Wolf-Thal. Nous avons voulu sortir des codes institutionnels et nous inspirer de l'univers des séries TV. L'objectif de cette campagne c'est de présenter les pharmaciens comme des héros du quotidien, valoriser leur rôle tout au long du parcours de soins, mais surtout accompagner les jeunes dans leur orientation et leur faire découvrir la diversité de nos métiers », résume Carine Wolf-Thal.
L’Ordre débarque sur Instagram
Pour toucher au maximum le jeune public, c'est notamment sur le terrain digital que la campagne va se déployer. En premier lieu grâce au site Internet lesmetiersdelapharmacie.fr qui propose des quiz, des fiches pratiques et des témoignages vidéo d'étudiants qui racontent leurs expériences, leurs stages et les raisons qui les ont conduits à opter pour les métiers de la pharmacie. Pour la toute première fois, le CNOP sera présent sur Instagram dès la mi-novembre, et à compter du mois de février le youtubeur Dr Nozman, dont les vidéos de vulgarisation scientifique ont séduit plus de 3 millions d'abonnés, proposera également des stories dans le cadre de la campagne.
Des actions de terrain sont également prévues et les pharmaciens sont appelés à devenir les ambassadeurs du projet en communiquant autour d'eux. Des affiches seront par ailleurs disposées sur des bus et dans les centres commerciaux d'une dizaine de grandes villes du pays. L'objectif est aussi de faire coller la campagne aux moments importants de l'année scolaire en matière d'orientation, jusqu'en avril mai 2021, et d'être présent lors des salons étudiants, dont la tenue reste néanmoins très incertaine cette année.
Le bon moment pour susciter des vocations
Les étudiants en pharmacie ont été mis à contribution pour l'élaboration des outils de cette campagne. Président de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), Antoine Leroyer estime qu'il était temps d'engager une action telle que celle-ci. « La dernière campagne date d'il y a 10 ans. Depuis le métier a changé, les études ont évolué, tout comme la place occupée par le pharmacien, rappelle-t-il. Alors que le métier est encore trop souvent réduit à certains clichés, il est temps de dire aux jeunes que le pharmacien est un vrai acteur de santé en plus d'être le spécialiste du médicament. »
Pour Carine Wolf-Thal, la réforme des études de santé est justement le moment idoine pour créer de nouvelles vocations. « La suppression de la PACES, qui était un véritable gâchis sur le plan humain, va permettre de diversifier les profils. Il est donc particulièrement important de rappeler maintenant quelle est la richesse de nos métiers. »
Convaincre des jeunes de choisir la pharmacie est également crucial à l'heure où les difficultés de recrutement commencent à se faire sentir dans certains secteurs, notamment en biologie médicale et en officine. Optimiste, Antoine Leroyer estime que, malgré les quelques inquiétudes qui existent, « la pharmacie a de beaux jours devant elle car elle est de moins en moins choisie par défaut ». Une dynamique qui ne demande qu'à être confirmée.
A la Une
Gel des prix sur le paracétamol pendant 2 ans : pourquoi, pour qui ?
Salon des maires
Trois axes d’action pour lutter contre les violences à l’officine
Excédés par les vols et la fraude à l’ordonnance
Des pharmaciens marseillais créent un groupe d’entraide sur WhatsApp
Cas de comptoir
Douleur et fièvre au comptoir