Alors que l'on ne sait toujours pas quand s'ouvriront les négociations conventionnelles avec l'assurance-maladie, les pharmaciens vont être appelés à se mobiliser le 21 novembre, au côté des étudiants. Une journée d'action au niveau national qui doit aussi permettre de faire pression sur les pouvoirs publics concernant la mise en place de la réforme du troisième cycle court des études de pharmacie.
L'ultimatum lancé par la profession n'aura pas eu l'effet escompté. À la date du 13 novembre, on ne sait toujours pas quand s'ouvriront les négociations conventionnelles avec l'assurance-maladie sur le volet économique, ni quand la réforme du 3e cycle court des études de pharmacie entrera en application. L'ensemble des acteurs de la profession (syndicats et groupements, étudiants et doyens) ont donc décidé de passer à la vitesse supérieure. Comme ils l'avaient annoncé lors d'une conférence de presse commune le 25 octobre, ils invitent tous les pharmaciens à se mobiliser physiquement. La date de cette action est désormais connue, ce sera le 21 novembre.
Les étudiants en pharmacie sont déterminés à se faire entendre. Une marche devrait notamment être organisée dans les rues de la capitale, en plus de différentes actions dans les 23 autres villes universitaires du pays. « Les doyens nous soutiennent, la journée sera banalisée pour que les étudiants puissent se mobiliser », explique Nicolas Savic, porte-parole de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF). Dans un temps restreint, l'ANEPF va se rendre dans toutes les facultés de pharmacie du pays pour sensibiliser les étudiants. « Une telle mobilisation n'arrive pas tous les ans, la dernière datait de 2014. Ce format de mobilisation est historique, il est national et commun à l’ensemble de la profession », tient à souligner Nicolas Savic.
En effet, les officinaux qui le peuvent seront invités à venir dans la rue au côté des étudiants. Ils pourront y faire signer une pétition pour permettre au grand public de marquer son soutien à la profession. Cette grande journée de mobilisation doit aussi permettre de faire prendre conscience à la population des grandes difficultés que vit la profession aujourd'hui, entre manque de personnel, pénuries de médicaments, inflation, augmentation des charges et disparition de nombreuses officines dans les territoires ruraux. Pour alerter leurs patients sur ces problèmes, les officinaux recevront également par mail des affiches à télécharger et à accrocher ensuite dans l'espace de vente.
Du côté des étudiants, c'est le sujet de la réforme du 3e cycle court des études de pharmacie qui est au cœur des revendications. Une réforme essentielle pour l'attractivité de la filière et qui dort dans un carton depuis maintenant plus de sept ans. « Encore cet été, le gouvernement nous a fait de belles promesses à l'oral, mais il n'y a toujours rien de concret, déplore le porte-parole de l'ANEPF. Le président de la Conférence des doyens lui-même n'a toujours pas été invité autour d'une table de négociations depuis son arrivée en juin… Tant que l'on n’aura pas d'engagement écrit, un décret par exemple, nous continuerons à nous mobiliser », promet l'étudiant.
Comme le souligne l'ANEPF, cette réforme n'est pas importante que pour les étudiants, elle « est une priorité pour toute la communauté pharmaceutique ». La revalorisation du statut en 6e année officine doit notamment permettre d'améliorer les conditions de vie des étudiants en plus d'augmenter l’attractivité de la filière. Si l'ANEPF salue certains engagements récents du gouvernement, « ils ne sont pas à la hauteur de nos demandes et des attentes de la part des étudiants en pharmacie, regrette l'ANEPF. Le gouvernement nous dit clairement “soit vous acceptez la réforme telle qu’on vous la propose pour septembre prochain, soit on bloque à nouveau le dossier”. Cet ultimatum s’inscrit dans une rupture de dialogue sans pareille », dénonce l'association étudiante, qui demande notamment « un doublement de l’indemnité de stage des étudiants, la création d’indemnités forfaitaires de transport pour les étudiants exerçant loin de leur UFR/domicile et d'indemnités d'hébergement dans les zones sous-denses ». L'ANEPF le sait, le combat n'est pas gagné d'avance, mais pour les étudiants, comme pour l'ensemble des représentants de la profession, il est impératif de « se mobiliser aujourd'hui, pour continuer à exister demain ».
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