Le Quotidien du pharmacien. L'ANEPF et les autres associations d'étudiants en santé ont lancé il y a quelques jours la campagne « Mes études, Votre santé ». Pourquoi était-ce urgent de se mobiliser dès aujourd'hui ?
Antoine Leroyer.- Les examens vont commencer dans moins d'un mois et de nombreux étudiants ne savent toujours pas comment ils vont précisément se dérouler, ce qui est inacceptable. Plus généralement, il y a vrai sentiment de ras-le-bol, beaucoup d'étudiants en santé ont l'impression d'être abandonnés. Nous recevons des témoignages alarmants d'étudiants qui n'en peuvent plus. L'idée d'arrêter ses études revient souvent chez ceux qui nous écrivent. Il est impossible de dire aujourd'hui combien finiront par abandonner mais s'il n'y a pas d'amélioration, le chiffre sera certainement plus élevé que les années précédentes. Le contexte actuel et le confinement n'arrangent rien, mais il y a aussi des difficultés qui sont directement liées à la mise en place de la réforme. Le Covid n'est pas responsable de tout, certains problèmes n'ont tout simplement pas été anticipés.
La réforme des études de santé « patine » selon vos mots, à quel point ?
Il y a premièrement une surcharge de travail car il n'y a pas eu de refonte du programme de la PACES. Il s'agit donc du même programme que l'an dernier auquel il faut rajouter la mineure (prévue dans les parcours PASS). Il y a donc encore plus de travail que l'an dernier ce qui conduit des étudiants en première année à sacrifier certaines matières. Il y a également un problème de communication, les différentes unités de formation et de recherche (UFR) ne se coordonnent pas assez entre elles. Pour donner un exemple parlant, des étudiants se retrouvent avec des cours qui se chevauchent… C'est tout de même une situation que l'on aurait pu réussir à éviter. On découvre progressivement certains problèmes grâce aux remontées qui nous sont faites. Je ressens de la déception, notamment par rapport à tous les étudiants qui nous ont précédés et ont beaucoup travaillé à la mise en œuvre de cette réforme. Ils avaient attiré l'attention sur le risque de voir certaines difficultés apparaître. Aujourd'hui nous y sommes et force est de constater qu'ils n'ont pas été écoutés.
Comment va se poursuivre la mobilisation des associations d'étudiants en santé ?
Nous avons remis un rapport au ministère de l'Enseignement supérieur la semaine dernière, nous attendons désormais un retour. On espère qu'ils vont se saisir de nos propositions et que cela va provoquer une prise de conscience. Nous allons bien sûr communiquer sur nos actions dans les semaines qui viennent et nous continuons à travailler sur l'enquête « Bien-être ». En 2019, 75 % des étudiants en santé estimaient que leur santé mentale était affectée, nous verrons ce qu'il en est cette année dans ce contexte.
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